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Six techniques insolites pour lutter contre les animaux envahissants

Sur l'île de Guam, des souris empoisonnées ont été parachutées, dimanche, pour tenter d'exterminer les serpents qui pullulent. D'autres moyens insolites ont été mis en place ailleurs pour en finir avec les envahisseurs.

Article rédigé par franceinfo - Jéromine Santo Gammaire
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Des pigeons alignés sur les quais de Seine, à Paris. (GUY CHRISTIAN / HEMIS.FR / AFP)

Vous avez acheté une tortue trop mignonne pendant votre voyage aux Etats-Unis et comptez la ramener discrètement dans votre valise ? Ce n’est pas forcément une bonne idée.

Transportés volontairement ou non par l’homme, insectes et animaux qui peuvent paraître inoffensifs se révèlent parfois de véritables menaces pour l'environnement dans lequel ils se retrouvent libérés.

Francetv info fait un tour d'horizon des astuces mises en place pour mettre fin au cauchemar de l’invasion animale.

Des souris parachutées contre les serpents

Des rongeurs qui tombent du ciel. Dimanche 1er décembre, 2 000 souris mortes gorgées de poison et dotées de parachutes miniatures en carton et papier de soie, ont été larguées par avion sur l’île de Guam, dans le Pacifique.

Le but : lutter contre l’invasion de serpents, arrivés sur l'île dans les années 50 dans une livraison d’un cargo, et sauver les oiseaux exotiques dont les reptiles se nourrissent. C'était la quatrième opération de ce type pour lutter contre les deux millions de serpents qui n'ont pas de prédateurs naturels à Guam. 

 

Des mouches contre les fourmis de feu

Les fourmis de feu, originaires d'Amérique du Sud, ont commencé à envahir les Etats-Unis dans les années 1930. Cette fourmi, dont la piqûre est très douloureuse, s’attaque notamment aux cultures agricoles. Attirées par les champs magnétiques, elles provoquent aussi des courts-circuits dans les appareils électroniques.

Néanmoins, elle possède un ennemi naturel : la mouche Phoride, introduite volontairement dans certaines zones depuis 1995, explique le site du ministère américain de l'agriculture (en anglais). Cette mouche injecte un œuf dans l’abdomen de la fourmi et se développe en la dévorant de l’intérieur. Lorsqu'elle éclot, la larve décapite la fourmi.

Fire Ants: Phorid Fly Biocontrol from Skip Hobbie on Vimeo.

 

Des "pigeonniers contraceptifs"

Leurs déjections salissent les bâtiments et ils véhiculent parfois des germes pathogènes. Les pigeons pondent en moyenne deux œufs à fréquence de cinq à sept fois par an. Cependant, la ville de Paris n’a pas la volonté d’éradiquer ces oiseaux qui ne représentent pas une menace directe pour l’homme.

La ville a mis en place des "pigeonniers contraceptifs". A l’intérieur, les oiseaux trouvent de la nourriture et un endroit idéal pour leur ponte. Le but est de contrôler leur population. La première couvée de chaque couple de pigeons est préservée, mais pas les suivantes, explique le site de la ville de Paris.

Des tirs à la carabine contre les grenouilles taureaux

Originaires des Etats-Unis, les grenouilles taureaux ont été introduites en France en 1968 pour égayer un étang privé avant qu'elles ne colonisent la Gironde et la Dordogne voisines. Très voraces, elles se nourrissent de poissons, de petites grenouilles, d’insectes aquatiques ou de mulots. Et menacent la biodiversité.

Un plan de lutte lancé par le parc naturel régional Périgord-Limousin se transforme en 2009 en programme d’éradication, indique le site de la revue spécialisée Sciences, eaux et territoires. Principale mesure : le tir à la carabine nocturne, explique Sud Ouest. Gardes-chasse et agents du parc traquent la grenouille dans les étangs, une torche à la main. 

Chasse rémunérée contre les pythons birmans

Importé à la fin des années 70 pour servir d’animal de compagnie, le python birman a aujourd’hui envahi la Floride (Etats-Unis) et étend peu à peu sont territoire vers les états voisins, comme l'explique Le Parisien. Long de trois à cinq mètres, l’animal se nourrit de nombreuses espèces qui ont connu une chute de leur population : ratons laveurs, opossums… Il lui arrive même d'avaler des alligators.

En janvier 2013, les autorités de protection de la nature en Floride ont organisé une chasse dans le parc des Everglades où les 30 000 pythons recensés menacent l’écosystème. Résultat : 68 pythons birmans capturés, relate Le Monde. Les chasseurs les plus performants ont gagné jusqu’à 750 euros.

De la dynamite contre les lapins australiens

Introduit en Australie par un colon britannique, le lapin n'a rencontré aucun prédateur et s'est reproduit à une vitesse phénoménale. Aujourd'hui, le pays compte entre 200 et 300 millions de lapins qui détruisent les récoltes. Agriculteurs et les horticulteurs perdent chaque quelque 133 millions d'euros, selon le site du gouvernement d'Australie du sud (en anglais).

Au début du XXe siècle pour bloquer l'accès à l'Australie occidentale, 3 000 kilomètres de barrières ont été construits. En vain. Le prédateur du lapin, le renard, a été introduit avant que l’on ne réalise qu’il préférait les petits marsupiaux. L'importation du virus de la myxomatose a permis de réduire la population de lapins de 80% avant qu'ils ne deviennent résistants, relate L'Internaute. En 2010, les autorités ont incité les agriculteurs à détruire les terriers à la dynamite, explique le site News.com.au (en anglais). Le combat continue.

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