Infographie Visualisez l'évolution du nombre de loups sur le territoire français depuis une quinzaine d'années

L'estimation annuelle fait état de 1 013 loups dans l'Hexagone, soit quasiment le même chiffre qu'en 2023, mais avec une méthode de recensement différente.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un loup dans une parc zoologique des Deux-Sèvres, le 3 décembre 2024. (ERIC POLLET / HANS LUCAS / AFP)

Loup y es-tu ? La France compte, en 2024, 1 013 loups sur son territoire, soit un chiffre quasiment stable par rapport à l'an passé. Cette donnée était particulièrement attendue par les éleveurs puisque c'est à partir de ce recensement que le quota d'abattage est fixé (actuellement à 19%). Le nombre de loups qui pourront être tués en 2025 a ainsi été fixé à 192, selon la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en charge du dossier.

Il s'agit de la première estimation établie grâce à un nouveau système de comptage, introduit dans le Plan national loup 2024-2029. Elle se base sur l'analyse des données génétiques collectées durant l'hiver 2023-2024 sur plusieurs échantillons du territoire. Une méthode "robuste", estime Jean-David Abel, pilote du réseau biodiversité de France nature environnement (FNE), auprès de franceinfo.

Depuis une quinzaine d'années, le nombre de loups augmente en France, alors que l'animal avait été éradiqué il y a près d'un siècle, au milieu des années 1930. Mais en 2023, la population lupine de l'Hexagone a toutefois fortement diminué par rapport à 2022, avant de se stabiliser cette année. De quoi inquiéter les associations environnementales. "Aujourd'hui, cette espèce n'est toujours pas en bon état de conservation sur l'ensemble du territoire", affirme Jean-David Abel. Selon France nature environnement, la stabilisation de la population au niveau national traduit une diminution dans les zones historiques, notamment dans les Alpes. L'association demande ainsi de diminuer le quota d'abattage à environ 17%.

"Un sentiment d'abandon de l'élevage"

À l’inverse, la présence du loup en France suscite toujours la colère de nombreux éleveurs qui dénoncent des attaques de troupeaux. Selon la préfecture, les attaques de loups ont augmenté de 4,6% au niveau national, engendrant une hausse des victimes (brebis, moutons...) de 10,6%, principalement dans les territoires où le loup est nouvellement présent. "J'ai un sentiment d'abandon, vraiment, de l'élevage et du pastoralisme", a réagi à l'AFP Claude Font, secrétaire général de la Fédération nationale ovine en charge du dossier prédation.

Les associations environnementales, elles, insistent sur le fait que les attaques sont bien moins nombreuses dans les territoires français où la très grande majorité des loups sont implantés de longue date, comme les Alpes, et où des mesures de protection des élevages ont été mises en place. "L'Etat ne fait pas les efforts nécessaires dans les nouveaux territoires où le loup arrive pour accompagner les éleveurs", critique ainsi Jean-David Abel.

Début décembre, l'Union européenne a abaissé le niveau de protection du loup, qui était jusqu'alors une espèce "strictement protégée", allant ainsi dans le sens des éleveurs malgré la levée de boucliers des associations environnementales. À l'échelle de l'UE, le nombre de loups était évalué à 20 300 individus en 2023.

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