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En grève de la faim pour garder son puma, Jack Muller ira "jusqu'au bout"

Cet éducateur en comportement animalier souhaite conserver son félin à son domicile. Il a déposé une demande auprès de la préfecture du Var.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une photo de Jack Muller et son puma postée sur Facebook, le 13 octobre 2016. (DR)

Comme chaque jour, Jack Muller emprunte la route escarpée qui mène au zoo fauverie du mont Faron à Toulon (Var). "J'arrive mon bébé, papa est là", répète l'homme de 52 ans entre plusieurs sifflets. Dans son enclos, Shan, un puma de quatre ans et demi, attend patiemment celui qui l'élève depuis sa naissance. "Il refuse la nourriture et l'eau si cela vient des autres. Je suis le seul à pouvoir le nourrir", assure son propriétaire à franceinfo, mardi 29 novembre. Le quinquagénaire multiplie les allers-retours entre le zoo et le parvis du tribunal de Toulon, où il a entamé une grève de la faim le 11 novembre. Il réclame la possibilité de garder son puma chez lui, à des centaines de kilomètres de là, en Normandie, à Litteau (Calvados). 

Jack Muller est éducateur en comportement animalier depuis vingt-six ans. Il est également passionné par les pumas. En 2012, il suit justement une formation au zoo de Toulon sur ces félins quand une portée de quatre petits voit le jour. Sur les quatre bébés, un meurt, deux se portent bien. Un troisième est chétif et sa mère refuse de l'alimenter. "Sur proposition du directeur, je me suis donc occupé de ce puma pendant trois mois, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Au bout de trois mois et demi, on a essayé de présenter de nouveau Shan à sa mère, mais elle a continué à le rejeter", explique le Normand.  

"Il fait partie de la famille"

Jack Muller affirme que le zoo ne pouvait plus garder l'animal. Il décide de le ramener chez lui, où il a commencé à construire un enclos répondant aux normes de sécurité. Selon son décompte, les travaux lui ont coûté au total 30 000 euros. Et, explique-t-il, la cohabitation se passe très bien : "Je m'en suis occupé comme d'un petit bonhomme. Il fait partie de la famille." Il assure aussi qu'il n'est pas inconscient et qu'il sait ce qu'il fait. "Avoir un animal sauvage, c'est de l'horlogerie suisse, il y a des gestes à faire, à ne pas faire, des règles à respecter, il faut toujours faire très attention."

En 2014, le quinquagénaire dépose une demande à la préfecture du Calvados pour obtenir un certificat de capacité lui permettant de garder le fauve chez lui. Ce certificat lui est refusé au motif qu'il a détenu l'animal avant d'être en capacité de le faire. Il lui manque également une formation de 18 mois.

La photo de l'enclos construit par Jack Muller à Litteau (Calvados) et postée sur Facebook, le 13 octobre 2016. (DR)

"S'il meurt, je ne pourrai pas survivre"

Jack Muller quitte à nouveau la Normandie. Direction Toulon. "Pendant que je suivais ma formation, Shan était hébergé au zoo et on avait mis à ma disposition une petite caravane. C'était vétuste, je mangeais des sandwichs tous les soirs, mais cela me permettait de voir Shan", raconte-t-il. Il dépose une nouvelle demande de certificat de capacité, auprès de la préfecture du Var cette fois. Et essuie un nouveau refus de la part de la commission départementale de la nature, des paysages et des sites (CDNPS). Contactée par franceinfo, la préfecture rappelle que la réglementation est très stricte pour accueillir un tel animal. Mais Jack Muller ne compte pas en rester là.

On est deux inséparables, c'est au-delà du fusionnel. Il représente tout, il représente ma vie entière.

Jack Muller

à franceinfo

L'homme a donc déposé un recours gracieux auprès de la préfecture pour obtenir la garde du félin. "Nous irons jusqu'au bout. Je fais cela pour le sauver, parce que si Shan meurt, je ne pourrai pas survivre à ce drame", assène-t-il. Lui et son puma ont bénéficié d'un large soutien. Une pétition en ligne totalise plus de 25 000 signatures, mercredi 30 novembre. Une solidarité qui aide Jack Muller à supporter l'attente de la décision préfectorale.

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