"Plus jamais je ne remettrai les pieds dans une chaîne d'abattage. Ni à Limoges ni ailleurs", assure Mauricio Garcia-Pereira à "Envoyé spécial". Cet ouvrier d'origine espagnole a travaillé pendant sept ans à l'abattoir de Limoges, aujourd'hui au cœur d'un scandale de maltraitance animale. A bout de résistance devant des scènes insupportables, il finit par contacter l'association L214. L'employé filme clandestinement des images de vaches abattues en gestation – une pratique choquante mais pas illégale – et de fœtus de veaux jetés à la poubelle avec le reste des boyaux."Comment on peut continuer à faire ça ?"Vue près d'un million de fois en une semaine, la vidéo fait scandale et jette l'opprobre sur l'abattoir de Limoges. A sa diffusion, en novembre 2016, Mauricio décide de témoigner à visage découvert – une première.Au micro de Virginie Vilar, Mauricio revient sur son expérience éprouvante à la boyauderie de l'abattoir, où s'effectue le tri des viscères des animaux. "Dix heures par jour debout, dans le froid, dans l'humidité, dans la merde, le gras, les odeurs. On finit la journée démoli, mort." Un jour, quand il voit arriver sur le tapis roulant de la chaîne d'abattage une poche avec dedans un veau presque à terme, c'en est trop. "Mais comment on peut continuer à faire ça ? On devient fous. Comment je peux expliquer ça à mes enfants ?"Extrait de "Ouvriers d'abattoirs : des bourreaux ou des hommes ?", une enquête diffusée dans '"Envoyé spécial" le 16 février 2017.