Pour ses cinq ans, Abdullah a reçu un animal de compagnie. Pas un chien, pas un chat, mais une petite lionne âgée de quatre semaines. C'est un cadeau assez courant aux Émirats arabes unis. La tendance s'est emparée de ce pays du golfe il y a quelques années. Plus l'animal est gros et dangereux et plus le prestige de son propriétaire est élevé. "Au début j'avais seulement un tigre. Mais petit à petit, j'avais de plus en plus d'animaux, maintenant, j'ai presque toutes les espèces. Et ceux que je n'ai pas, je vais les acheter", livre Humaid Albuqaish, collectionneur d'animaux sauvages.Des bébés qui grandissentÀ Dubaï, au pied de la tour la plus haute du monde, il n'est pas rare de croiser un félin confortablement installé sur le siège passager d'une voiture de luxe. Mais le problème, c'est que les lionceaux et autres bébés tigres grandissent et deviennent alors hors de contrôle. Les accidents se multiplient. Et les propriétaires n'ont d'autre choix que de les abandonner. Un refuge prend en charge ces félins. Certains d'entre eux ont été gravement mutilés. Ces animaux sauvages ne pourront plus jamais retrouver leur liberté, car ils n'ont plus peur de s'approcher des humains. Même si le gouvernement des Émirats arabes unis a interdit la possession d'animaux sauvages, aucune mesure concrète n'a été mise en place pour faire appliquer cette loi.