Dauphins et orques en captivité dans les parcs animaliers : une association de défense des animaux dénonce "de la maltraitance"
Quatre orques et 28 dauphins vivent en captivité en France. Une manifestation se tient jeudi près du parc Planète sauvage à Port-Saint-Père (Loire-Atlantique).
L'existence de delphinariums dans plusieurs parcs animaliers de France "est de la maltraitance due à la captivité, pas forcément de la maltraitance volontaire", a jugé sur franceinfo jeudi 15 août Christine Grandjean, présidente de l'association C'est assez !, qui lutte contre la captivité des cétacés dans ces parcs, alors que se tient aujourd'hui une manifestation près du parc animalier Planète sauvage à Port-Saint-Père (Loire-Atlantique), près de Nantes, pour dénoncer ces pratiques.
Quatre orques et 28 dauphins, dont neuf à Planète sauvage, vivent aujourd'hui en captivité en France. "Il n'y a pas de préservation ni de pédagogie derrière, c'est juste une industrie du spectacle", a affirmé la présidente de l'association C'est assez !
franceinfo : Pensez-vous que ces cétacés en captivité sont maltraités ?
Christine Grandjean : On ne parle pas de maltraitance volontaire. La captivité est une maltraitance en elle-même pour ces animaux qui cohabitent sans s'être choisis, qui n'ont pas d'espace ni de profondeur, et vivent dans du chlore. Un dauphin est un être extrêmement sociable avec beaucoup de cognition et de capacités physiques. Il est fait pour nager autant qu'il veut dans l'océan, chasser, se sociabiliser et plonger en profondeur. C'est donc de la maltraitance due à la captivité. Ce n'est pas forcément de la maltraitance volontaire.
Ce jeudi et vendredi, le parc animalier Planète sauvage augmente son nombre de spectacles quotidiens et fait cinq représentations par jour avec très peu d'arrêt entre les spectacles. Pour les dauphins, étant donné que ce ne sont pas des tours qui sont compatibles avec leur physiologie, c'est vraiment de l'exploitation au maximum. Quand on augmente la fréquence des spectacles juste parce qu'on est le 15 août, là je parle vraiment de maltraitance.
Ces parcs dédiés aux cétacés connaissent pourtant un vrai succès. Comment l'expliquer ?
Les visiteurs ne sont pas méchants mais ils ne savent pas. Cependant, quand on interroge la population française, on s'aperçoit que sept Français sur dix sont contre l'exploitation de ces cétacés dans des parcs aquatiques à des fins de divertissement. Il n'y a pas de préservation ni de pédagogie derrière. C'est juste une industrie du spectacle.
Que demandez-vous ?
Nous demandons déjà l'arrêt de la reproduction en captivité, ce qui permettrait à moyen terme aux parcs de continuer, de s'adapter et de modifier leurs activités jusqu'à la mort de leur dernier dauphin. S'ils veulent fermer, ils fermeront. Mais nous n'avons pas de solution derrière. Ce sont eux qui choisiront les solutions.
Nous attendons surtout, après avoir rencontré trois ministres, que le ministère de la Transition écologique et solidaire décide si oui ou non il peut faire perdurer cette activité d'un autre âge. Nous attendons une décision courageuse. Nous avions fait des groupes de travail avec François de Rugy, l'ancien ministre, et nous avions rendu nos conclusions. Maintenant qu'il est parti, c'est à la nouvelle ministre Elisabeth Borne de prendre la suite et une décision.
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