Air France : le gouvernement désavoué ?
Pourquoi pousse-t-il Air France à reculer ? De quoi a-t-il eu peur.
François Lenglet : Le blocage était manifeste, alors que les dix jours de grève ont coûté des centaines de millions d'euros. Le gouvernement a eu peur de l'impasse, mais sa méthode, l'intervention directe pour retirer le projet a des dommages collatéraux : un, le patron d'Air France, A. de Juniac, est décrédibilisé et on voit mal comment il peut continuer à diriger l'entreprise après avoir été ainsi désavoué. Deux, les pilotes, avec leur grève navrante, mettent en péril leur compagnie, se déconsidèrent vis-à-vis de leurs collègues et de l'opinion publique. Et pourtant, c'est eux qui remportent la victoire.
David Pujadas : Cela peut-il avoir des conséquences au-delà d'Air France.
François Lenglet : Oui, l'autre victime, c'est le gouvernement. Comment désormais réformer les professions réglementées, comme les notaires, comment expliquer aux retraités, aux fonctionnaires, que leurs traitements sont gelés, alors que les enfants gâtés du ciel ont gagné ?.
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