Afrique du Sud : Mandela, des zones grises
Un homme et son testament politique maintenant. Nelson Mandela a-t-il réussi tous ses paris, cette transformation profonde de la société sud-africaine ? Dominique Derda, vous avez été le correspondant de France 2 en Afrique. Vous aviez rencontré l'ancien président sud-africain. C'est souvent comme cela, on honore la mémoire d'un grand homme, mais est-ce qu'il y a quelques zones grises qui entouraient cette icône ? Il voulait casser aussi cette image, ce culte de la personnalité ? Dominique Derda: Oui, Nelson Mandela ne voulait pas qu'on le prenne pour un saint. Et pour briser cette image, il a fini par révéler dans ses "Mémoires" un détail qui risquait d'écorner son image. Il avoue dans ce livre avoir levé la main sur sa 1re femme, Evelyn. C'était une façon de dire qu'il n'était pas meilleur qu'un autre. Mais, malgré cela, la plupart d'entre nous ont préféré garder l'image d'un être exceptionnel.
Laurent Delahousse : Autre élément a-t-il gagné tous ses paris ? L'apartheid a été vaincu mais le pays reste fracturé.
Dominique Derda : L'Afrique du Sud, c'est 80% de Noirs et 9% de Blancs. Or 20 ans après les premières élections libres et la victoire de Mandela, 8 Noirs sur 10 sont pauvres ou très pauvres, et 8 Blancs sur 10 vivent bien ou très bien. Pour les Sud-Africains, la démocratie rimait avec égalité et liberté, mais aussi avec un logement décent et un frigo plein. Or 40% des Sud-Africains sont au chômage.
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