Actualité : paroles de Français
L. Delahousse : Notre rendez-vous du dimanche avec le regard des Français sur l'actualité, ce soir le personnel d'une grande brasserie parisienne a accepté de réagir.
Au 1er janvier, augmentation de la TVA. François Hollande l'a fait passer de 7 à 10%.
Tout augmente, il n'y a pas d'injustice par rapport a la restauration, mais c'est énorme. Beaucoup de restaurateurs devront mettre la clef sous la porte.
Il y aura sûrement des licenciements économiques.
Le coût des matières premières n'est plus le même.
Il faut trouver des solutions. On ne peut pas baisser la qualité des produits.
C'est à nous aussi de faire la différence. Notre service doit aussi augmenter, on doit compenser par Ie par le savoir-faire qui s'améliore.
En fait, je pense que la crise est là, on est en pleine récession. Les gens qui viennent au restaurant sont plus exigeants.
Ils préfèrent prendre une carafe d'eau plutôt qu'une bouteille.
Les gens font attention à chaque euro dépensé.
Les gens se sont mis à la cuisine aussi.
Même si les Français viennent moins, il y a beaucoup d'étrangers.
Peu importe le prix, en général ils paieront.
Il y aura toujours des clients dans notre secteur. Après, ils vont plus rechercher la qualité dans ce qu'ils mangent. Chacun donne son avis sur Dieudonné, sur la signification de sa quenelle.
Ce serait parodier un salut nazi.
Cela a pris des proportions énormes.
Certains propos ont peut-être été mal compris.
En cette période trouble, il y a des gestes et des mots à ne pas dire, à ne pas faire.
On m'a toujours dit que la France était un pays assez ouvert, où on pouvait dire ce que l'on voulait. Aujourd'hui, interdire le spectacle d'un humoriste, je trouve cela bizarre.
Il faut juger les propos antisémites ou racistes, condamnables par la loi. Après, il ne faut pas lui interdire de s'exprimer.
Je ne suis pas d'accord, s'ils l'ont interdit, c'est pour faire un exemple.
L. Delahousse : Voilà ces paroles de Français face à l'actualité. C'est une petite musique, quelques notes du Concerto No 1 de Rachmaninov qui sont comme une Madeleine de Proust télévisuelle. Le générique de l'émission "Apostrophes" qui a donné envie de lire à des millions de Français. A mes côtés, celui qui l'incarnait, Bernard Pivot. Merci d'être avec nous. On est très heureux de vous recevoir. Cela a été une belle surprise, ce cadeau.
B. Pivot : Le premier cadeau, cela a été d'être élu à l'académie Goncourt! Et là, de me retrouver président.
L. Delahousse : En même temps, cela vous interdit de rentrer l'Académie française.
B. Pivot : Oui, l'académie Goncourt a été créée contre l'Académie.
L. Delahousse : Cela vous aurait plu de porter votre regard sur le dictionnaire.
B. Pivot : Oui, mais je n'aimais pas les pompes, le costard, l'épée. C'était un peu lourd.
L. Delahousse : Le premier livre que vous avez lu, c'était vraiment le.
B. Pivot : Oui, c'était pendant la guerre.
L. Delahousse : Votre mot préféré est toujours le même.
B. Pivot : Oui, "aujourd'hui". La matière de notre passion, c'est ce qui se passe aujourd'hui.
L. Delahousse : Vous lisez toujours la presse au réveil. Que retenez-vous de cette nouvelle intrusion dans la vie privée, cette fois du plus haut personnage de l'Etat?.
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