Accident de train en Espagne : retour sur les événements
Il était 20h44 hier soir. L'accident s'est déroule à quelques kilomètres de la gare de Saint-Jacques-de-Compostelle, dans une courbe où la vitesse est limitée. Apparemment, le train arrivait beaucoup trop vite.
L'accident vient de se produire. L'homme qui filme est submergé par l'émotion. Les riverains accourent sur les lieux, certains en bleu de travail. D'abord incrédules, ils se précipitent sur ce wagon passé par-dessus la voie pour tenter de sauver les passagers prisonniers. De l'un des wagons s'élève une épaisse fumée. Puis des flammes. Deux autres se sont encastrés. Un 4e a été projeté en l'air, de l'autre côté de ce mur de 5 m. Il est près de 21 H, le train à grande vitesse vient de dérailler dans un virage réputé difficile. Pour les survivants, le début de longues minutes d'angoisse.
On avait peur, on criait, on pleurait. Quand j'ai ouvert les yeux, j'étais coincée sous un fauteuil. A mes pieds, j'entendais une fille sans la voir, il n'y avait pas de lumière. Elle criait qu'elle n'arrivait pas a respirer.
J'étais coincée, à droite tout était tombé, des valises, des fauteuils. J'ai tenté de bouger mais j'avais le bras cassé et la jambe coincée. Il a fallu que j'attende les secours.
Avec des pioches ou a mains nues, riverains et secouristes brisent les fenêtres une à une. Guettent le moindre signe de vie. Des dizaines de blessés sont évacués. Certains ont de lourds traumatismes, d'autres, touchés plus légèrement, ne réalisent pas. Comme ce jeune homme assis seul, sur la voie. Ou celui-ci, sorti presque indemne, avec sa valise. Il y avait 218 passagers à bord. Ces images de solidarité bouleversent l'Espagne, qui n'est pas prête d'oublier ces visages. Et ces morts. Des carcasses les secouristes extraient des dizaines de cadavres. Ils reposent sur la voie, sous des couvertures apportées par les gens du quartier. Le bilan ne cesse s'alourdir : 80 morts selon le dernier décompte.
Le 1e ministre Mariano Rajoy s'est rendu sur les lieux de la catastrophe ce matin. Trois jours de deuil national ont été décrétés.
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