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70e anniversaire du Débarquement : Saint-Lô, une ville meurtrie

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Article rédigé par franceinfo
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Notre série de reportages consacrés au 70e anniversaire du Débarquement. En Normandie, Saint-Lô a été bombardée par les alliés dans la nuit du 6 juin 1944. Une opération permettant aux alliés d'avancer vers Paris. Sur 13.000 habitants, près de 400 ont été tués. La ville est à jamais marquée par cette journée historique.

Seule l'église a résisté au déluge de bombes. Il y a 70 ans, Saint-Lô était un champ de ruines.

Voici le palais de justice, l'hôtel de ville.

Notre-Dame, sous les gravats, n'a plus qu'une tour. Le soir du 6 juin 1944, les alliés bombardent Saint-Lô, un site tenu par les Allemands au carrefour de plusieurs routes. Quelques jours avant, les alliés avaient averti la population en larguant des tracts sur la ville mais ils ont été détournés par le vent.

Les vibrations, le bruits, les bombardements, c'était énorme.

Arlette était enfant, la voici avec ses parents avant la guerre. Après la première vague de bombes, elle s'enfuit avec sa famille.

A 10H du soir, il faisait nuit, mais presque jour avec l'incendie. Ça crépitait, ça sentait la fumée, on entendait des explosions, des bombes tombaient, c'était très inquiétant.

Son futur mari, Michel, vivait dans un autre quartier de Saint-Lô. Il avait 14 ans.

Voyez les impacts de bombes. La première vague était dans ce sens-là. La dernière bombe est tombée ici.

Juste à côté de sa maison. Par chance, la famille vient de partir à la campagne. Ils rentreront après la libération de la ville, le 18 juillet.

C'est la première fois où j'ai vu mon père pleurer. C'était une sensation de désespoir, il n'y avait plus rien. Pour arriver a la maison, il fallait gravir les débris de maisons. Il n'y avait plus de rue.

Pour ne pas oublier sa maison, il a peint ce tableau.

Je suis né dans cette chambre. C'est mon père et moi à la pêche.

Arlette a aussi perdu ses affaires, sa maison, aujourd'hui remplacée par cet immeuble.

Notre maison était brûlée, avec tout le pâté de maisons.

Ça fait quoi de revenir.

Je suis pas revenue depuis, vous voyez ce que ça fait.

Jean, 84 ans, a toujours vécu à Saint-Lô.

Il revient souvent dans la rue de son enfance.

C'est comme un pèlerinage, je regarde les maisons qui sont là.

En 1944, il vivait dans une des rares maisons à être restée debout. Mais les obus ont fait des victimes.

J'ai perdu quatre copains de ma classe. Un tué alors que je voyais les points noirs sous les avions, c'était les bombes.

Jean n'en veut pas aux alliés et fait visiter cette chapelle, où on célèbre les soldats qui ont libéré Saint-Lô. Il reçoit des retraités américains.

La bataille de Saint-Lô a permis de repousser les Allemands, mais de nombreux civils sont morts: 400 corps ont été retrouvés, dont certains jamais identifiés.

Pour en savoir plus sur le Jour J, n'hésitez pas à consulter notre site francetvinfo.fr qui consacre un blog aux Français qui ont débarqué: les hommes du commando Kieffer.

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