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Ligue 1 : pourquoi le PSG sera un champion peu flamboyant

Dépenser 200 millions d'euros pour jouer en contre, ça peut surprendre au premier abord. 

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Les joueurs du PSG se congratulent après un but contre l'OM, le 24 février 2013, au Parc des Princes.  (MIGUEL MEDINA / AFP)

Il y a deux façons de voir la rencontre PSG-OM, choc au sommet du championnat de France, disputé dimanche 24 février. Soit ne retenir que le résultat final, la victoire 2-0 des Parisiens qui assoient leur domination en tête de la Ligue 1, soit juger le jeu produit. Et sur ce plan, le PSG a été bien moins impressionnant. Abandonnant la possession de balle aux Marseillais, il s'est ingénié à jouer en contre-attaque. Avec succès, mais ce choix ne traduit-il pas un manque d'ambition ? 

"Rêvons plus grand", qu'ils disaient 

"Forcément, pour la stratégie commerciale rêvée, c'est mieux de produire du beau jeu, fait remarquer Julien Momont, qui s'est penché sur la tactique du PSG dans un article de son blog A World of Football. Les Qataris sont venus au PSG pour promouvoir leur image. Certes, Paris gagne, mais la forme est importante pour eux. Le PSG ne fait pas grand-chose pour démentir la réputation de L1 comme championnat défensif. C'est aussi pour ça qu'on évoque déjà un possible successeur à l'entraîneur actuel, Carlo Ancelotti." 

Cette impression d'équipe un peu ennuyeuse - souvent sifflée à la mi-temps au Parc des Princes - se vérifie-t-elle dans les chiffres ? Si on cherche encore les spectateurs n'ayant pas étouffé un bâillement lors des matchs face à Lille ou Lyon, le PSG est une équipe plutôt spectaculaire en Ligue 1. Le club de la capitale a remporté six de ses seize victoires en L1 par trois buts d'écart ou plus, mais également six d'entre elles avec un petit but d'avance, souvent contre des équipes du haut du tableau (Lille, Lyon, Bordeaux).

"Il faut quand même rappeler que le PSG joue avec deux attaquants, Ibrahimovic et Lavezzi, ce qui est rarissime en France, nuance Florent Toniutti, auteur du blog Chroniques tactiques, contacté par francetv info. Paris est une équipe redoutable dans les deux surfaces de réparation : sa défense ne laisse rien passer et renvoie souvent des ballons exploitables pour une contre-attaque rapide, avec une efficacité maximale dans la surface adverse. Pour la Ligue 1, c'est amplement suffisant. Même si face à des équipes très regroupées, le PSG ne fera pas l'économie de quelques 0-0 d'ici à la fin de saison."

L'attaquant du PSG Zlatan Ibrahimovic cerné par la défense du Dynamo Zagreb, en Ligue des champions, le 6 novembre 2012, au Parc des Princes.  (XAVIER LAINE / GETTY IMAGES)
 

Le PSG n'a pas le choix

Mais le PSG est-il armé pour jouer comme le Barça ? Assurément non. "C'est du pragmatisme, remarque Johann Crochet, spécialiste du foot européen sur Eurosport, contacté par francetv info. Avec beaucoup de nouveaux joueurs, c'est plus facile de jouer comme ça que de mettre en place un jeu léché. Ancelotti ne fait que répondre aux attentes de ses dirigeants : il faut gagner, quelle que soit la méthode. La situation de l'entraîneur du PSG se rapproche de celle de Manchester City. Le coach, Roberto Mancini, devait gagner avec une armada de nouveaux joueurs. Lui, il a essayé de les faire jouer, mais ça ne ressemble pas à grand-chose. Cela dit, à force d'exploits individuels, ils sont parvenus à décrocher le titre, en 2011-2012." 

Un des responsables de la stratégie du PSG s'appelle… Zlatan Ibrahimovic. L'attaquant ne défend pas du tout et oblige son équipe à se replier très vite. "Quand la ligne d'attaquants ne presse pas l'équipe adverse dès qu'elle récupère le ballon, il est impossible d'imposer son jeu, analyse Florent Toniutti. Même au Real Madrid, des stars comme Karim Benzema ou Mesut Özil défendent."

Le profil du PSG cru 2012-2013 se rapproche plus de l'OM, champion en 2010, que de Lille ou Bordeaux, des équipes sacrées parce qu'elles possédaient un fantastique milieu de terrain. Comme l'OM, on se souviendra d'une équipe à l'efficacité redoutable. "Cette année, la devise du PSG, c'est 'droit au but'", ironise même Florent Toniutti.

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