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Loire : le maire d'une commune appelle les musulmans à "vivre le ramadan sans bruit"

Les messages diffusés sur l'affichage public de la commune de Lorette ont créé la polémique. Habitué des initiatives controversées, Gérard Tardy, le maire, parle d'une "tempête dans un verre d'eau".

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La municipalité de Lorette (Loire) diffuse le message "Le ramadan doit se vivre sans bruit" sur un panneau municipal, le 6 juin 2016. (FRANCE 3 RHONE-ALPES)

"Le ramadan doit se vivre sans bruit", "la République se vit à visage découvert"... Alors que débute le traditionnel mois de jeûne pour les musulmans, lundi 6 juin, les messages diffusés sur les panneaux d'affichage de la commune de Lorette (Loire), près de Saint-Etienne, ne sont pas passés inaperçus. A l'origine de cette initiative ? Le maire de ce bourg de 4 700 habitants, Gérard Tardy, élu sans étiquette mais apparenté au mouvement souverainiste de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France.

Relayés par le quotidien local Le Progrès, ces messages ont aussitôt provoqué une vive polémique sur les réseaux sociaux et attiré les critiques de la communauté musulmane.

Cela ne fait que stigmatiser les musulmans.

Omar Belbouad, président du conseil théologique musulman de la Loire 

au "Progrès"

Interrogé par France 3 Rhône-Alpes, un porte-parole de la mosquée de Saint-Etienne assure partager le sens du message, soit d'un ramadan qui se vit intérieurement dans la méditation. En revanche, si ce message est dicté par des arrières-pensées politiques, alors "c'est un débat qui n'a rien à voir avec le vivre-ensemble", précise-t-il.

La gauche s'indigne, l'extrême droite applaudit

Du côté de la classe politique, des élus et militants socialistes de la Loire ont également condamné ces messages diffusés sur l'affichage public de la commune.

Sans surprise, seuls quelques élus et militants d'extrême droite ont semblé se féliciter d'une telle initiative.

Contacté par francetv info, Gérard Tardy, lui, estime qu'il s'agit de "simples rappels de la loi". "Pas de quoi faire une tempête dans un verre d'eau", balaye-t-il, sans plus d'explications.

Le maire de la petite commune de Lorette est un habitué des démarches controversées. En 2003, alors qu'il était déjà maire, il avait supprimé les subventions du centre social de Lorette, car "trop d'adolescents d'origine étrangère profitaient de la structure", rapportait à l'époque Libération. "Sur un total de 37 participants, 5 enfants sont de souche latine et 32 sont de souche musulmane", avait justifié Gérard Tardy.

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