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Trafic d'influence : Nicolas Sarkozy a demandé la récusation d'une juge

Selon "Le Monde", ses avocats ont déposé une requête en récusation visant Claire Thépaut, notamment pour ses activités syndicales. 

Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Sarkozy lors d'un meeting des Républicains le 2 décembre 2015 à Saint-Jean-Le-Blanc (Loiret).  (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Nicolas Sarkozy est en conflit ouvert avec une juge. Selon Le Monde daté du vendredi 4 décembre, les avocats de l'ancien président ont déposé une requête en récusation visant Claire Thépaut, qui instruit l'affaire de trafic d'influence dans laquelle est poursuivi leur client. 

Nicolas Sarkozy a été mis en examen à l'été 2014 pour "corruption active", "trafic d'influence actif" et "recel de violation du secret professionnel". Sur la base d'écoutes d'un téléphone d'emprunt, enregistré au nom de Paul Bismuth, le président des Républicains est soupçonné d'avoir, en 2014, sollicité le haut magistrat Gilbert Azibert par l'intermédiaire de son avocat Thierry Herzog "pour tenter d'influer sur une décision" de la Cour de cassation le concernant dans l'affaire Bettencourt, selon une source proche de l'enquête.

La juge temporairement retirée du dossier

Cette requête en récusation a été déposée quelques jours avant l'audition de Nicolas Sarkozy devant les juges, le 20 novembre. Selon Le Monde, ses avocats contestent l’impartialité de la magistrate, qui a été membre du Syndicat de la magistrature (SM), classé à gauche.

Mais Nicolas Sarkozy reproche surtout à la juge ses déclarations publiées par Mediapart, le 8 mai 2012, au lendemain de l’élection de François Hollande, précise le quotidien. "Etre taxés de juges rouges quand on ne fait qu’appliquer les textes de loi, ce n’est pas normal […] Certains ont voulu nous opposer aux policiers […] Il faut maintenant que la justice retrouve son rang face au ministère de l’intérieur, et que la séparation des pouvoirs soit enfin respectée", avait déclaré Claire Thépaut, alors juge d’instruction au tribunal de grande instance de Bobigny. 

"Est-il normal qu’on choisisse pour instruire une affaire, où mon nom est cité, un magistrat qui appartient au Syndicat de la magistrature, dont l’obsession politique est de détruire ?" avait dénoncé Nicolas Sarkozy lors de son intervention sur TF1 et Europe 1 le 2 juillet 2014. Comme l'indique Le Monde, Claire Thépaut s’est provisoirement retirée du dossier, le temps que la requête du patron des Républicains soit examinée.

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