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Vertèbre, foie, oreille... Ces organes humains que l'on peut créer avec une imprimante 3D

Un enfant chinois s'est fait greffer mardi une vertèbre conçue grâce à cette technologie qui offre de nombreuses perspectives dans le domaine de la santé. 

Article rédigé par Kocila Makdeche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Une imprimante 3D imprime le squelette d'un patient grâce à un scanner à l'hôpital de Dijon.  (GARO / PHANIE / AFP)

Les imprimantes 3D permettent de reproduire tout ce que l'on souhaite, du porte-clef jusqu'à une arme à feu. Dans le domaine médical, le système est déjà utilisé pour fabriquer des prothèses sur-mesures, conçues grâce aux images issues de scanners et d'images à résonnance magnétique (IRM).

Mais les chercheurs vont encore plus loin et essaient de concevoir des organes complets grâce à des imprimantes 3D, en cultivant ou en recréant des cellules. Une solution idéale pour faire face à la pénurie de dons. Francetv info fait le point sur les parties du corps humain qui ont déjà été "imprimées".

Des vertèbres

Un Chinois de 12 ans s'est fait implanter, mardi 26 août, une vertèbre créée grâce à une imprimante 3D. Objectif : remplacer sa deuxième vertèbre par une prothèse afin d'éviter la propagation de son cancer des os.

Pour cette grande première, les médecins du Peking University Third Hospital (Chine) ont créé un modèle 3D de la vertèbre du patient avant de l'imprimer grâce à de la poudre de titane, le matériau traditionnellement utilisé pour ce genre de prothèses. Sans ciment ni vis, cette prothèse est plus facile à implanter sur la structure osseuse de l'enfant que les modèles "classiques", explique Tech Times (lien en anglais). Les espaces laissés dans la vertèbre de synthèse permettront au corps de reconstituer naturellement de l'os autour de celle-ci.

De la peau

Cicatriser instantanément pour ne plus avoir à panser ses plaies. C'est certes la faculté première de Wolverine, le héro de la saga X-Men, mais aussi l'idée sur laquelle travaillent des bio-ingénieurs français. Ils ont même déjà réussi à synthétiser les différentes couches d'une peau humaine à partir d'une imprimante 3D.

La technique, développée par une équipe du laboratoire de bio-ingénierie tissulaire de l'université de Bordeaux (Gironde), utilise une "encre biologique" constituée de cellules vivantes en suspension, explique La Croix. Problème : les chercheurs n'ont pas encore réussi à créer les vaisseaux sanguins, indispensables pour faire vivre les tissues.

De son côté, l'armée américaine met les bouchées doubles pour développer cette technologie. "Testée sur des brûlures", les militaires affirment être "sur le point" de créer et greffer de la peau, dans la revue officielle Army Technology (en anglais).

Un foie

En janvier, des bio-ingénieurs américains ont conçu le premier "microtissu fonctionnel" de foie. Par "fonctionnel", comprendre vivant. Épais d'un demi-millimètre, les cellules du micro foie se comportent comme un véritable organe humain.

La recette semble simple. D'abord, les scientifiques cultivent des cellules de foie à partir de cellules souches prélevées par biopsie. Ensuite, ils les assemblent, grâce à l'imprimante. "Fondamentalement, nous construisons des tissus de la façon dont on assemble des Lego", explique à CNN Keith Murphy, le directeur d'Organovo, la société californienne qui a crée ce morceau d'organe. Etape par étape, le laboratoire tente de construire un foie complet.

Mais le greffe n'est pas d'actualité. Pour le moment, le but d'Organovo est de concevoir des foies fonctionnels destinés à tester les effets de nouveaux médicaments en laboratoire. Selon le site américain Wired, cette société américaine espère mettre en vente ses premiers foies de synthèse avant la fin de l'année. 

Une oreille

En février 2013, les chercheurs de l'université Cornell de New York (Etats-Unis), ont réussi à recréer une oreille à base de cartilage, explique Maxisciences. Pour parvenir à leur fin, les bio-ingénieurs ont d'abord réalisé un scan 3D d'une oreille d'enfant pour créer un moule de cet organe. Ils l'ont convertie en véritable oreille à l'aide d'un copieur en 3D. Elle a ensuite été démoulée et puis incubée dans une culture de cellules. Ces dernières ont alors formé un cartilage qui a remplacé le collagène et recréé l'oreille.

Ce procédé a permis à un artiste néerlandais de se lancer dans une étrange expérience. Grâce à une imprimante 3D, Diemut Strebe a recréé la célèbre oreille coupée de Van Gogh. Une folle rencontre entre l'art et la science, réalisée grâce à des cellules du cartilage prélevées sur Lieuwe van Gogh, l'un des descendants du peintre.

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