Cet article date de plus de six ans.

Vidéo "On nous robotise" : une infirmière dénonce les cadences infernales à l'hôpital

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 2 min
Envoyé spécial. "On nous robotise" : une infirmière dénonce les cadences infernales à l'hôpital
Envoyé spécial. "On nous robotise" : une infirmière dénonce les cadences infernales à l'hôpital Envoyé spécial. "On nous robotise" : une infirmière dénonce les cadences infernales à l'hôpital (FRANCE 2 / FRANCETV INFO)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Quand l'hôpital public subit la loi du marché, le personnel soignant peut se retrouver poussé à la maltraitance pour respecter les cadences. Un témoignage extrait d'une enquête à voir dans "Envoyé spécial" nouvelle formule, le 7 septembre 2017.

"Envoyé spécial" est de retour le 7 septembre, avec notamment une enquête sur les conséquences des nouvelles méthodes de management dans les hôpitaux publics, désormais soumis à la loi du marché. Dans ce témoignage, une infirmière décrit, à visage caché, des conditions déshumanisantes qui transforment son métier en travail à la chaîne. Extrait.

"Si tu fais comme ça, on va pas avancer !" "Faire comme ça", c'est-à-dire, au moment de la toilette, recouvrir d'une serviette la poitrine des femmes ou le sexe des patients : un geste simple pour respecter un minimum leur pudeur, surtout quand ils sont trois dans une même chambre. Mais un geste qui prend trop de temps… Sous la pression d'une collègue qui veut la faire accélérer, l'infirmière est obligée d'y renoncer. Et de faire face, désolée, au regard plein d'incompréhension de sa patiente.

Douze toilettes en deux heures quarante-cinq

Car la toilette d'un patient hospitalisé est un acte chronométré, à accomplir en treize minutes et deux gants maximum. Douze toilettes en deux heures quarante-cinq, c'est la norme exigée pour les infirmières. Irréalisable sur des personnes à mobilité réduite, par exemple. 

Sous pression, le personnel soignant devient involontairement maltraitant. La jeune femme avoue qu'il lui est arrivé de déraper, de prononcer des mots qu'elle a regrettés. "J'étais tellement débordée que… je me suis rendu compte après coup que j'ai été violente. Vraiment, c'est détruire les gens." Paradoxe, conclut-elle, "au moment où on essaie d'humaniser les robots, on nous robotise, nous".

Extrait de "Hôpital public, la loi du marché", une enquête à voir dans "Envoyé spécial" nouvelle formule, le 7 septembre 2017.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.