"Je me réjouis que la télévision traite ces sujets-là, qui ont été souvent tabous." Invitée mercredi 3 février sur France Inter, la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a réagi à la diffusion, la veille, sur France 2, de l'émission "Cash investigation", consacrée aux dangers des pesticides.Les agriculteurs ont "intérêt" à réduire l'usage des pesticidesLa ministre a déclaré avoir souvent été aux prises avec les multinationales de l'agrochimie. "J'ai vu avec quelles difficultés j'ai pu interdire l'épandage aérien des pesticides. Cela a été très difficile." Elle a également rappelé qu'elle avait fait interdire la vente directe, dans les jardineries, de l'insecticide Round-Up de Monsanto, un pesticide "très violent". "Le lobby de la production des pesticides est un lobby très puissant en France", a-t-elle estimé.Elle a ensuite invité les agriculteurs à réduire l'usage des pesticides "dans leur intérêt, quand on voit le nombre de cancers chez les agriculteurs qui utilisent les pesticides (...). Aujourd'hui, ils prennent conscience de cela." "Nous connaissons maintenant des produits de substitution aux pesticides dangereux", a-t-elle conclu, estimant que "la France pouvait devenir le premier pays producteur et consommateur de produits de substitution aux pesticides qui ne portent pas atteinte à la santé publique".