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La consommation de cannabis bientôt punie d'une simple contravention

Le ministre de l'Intérieur a annoncé la mise en place de cette mesure "dans les trois-quatre mois".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un homme fume un joint de cannabis, le 12 avril 2016 à Charleville-Mézières (Ardennes). (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

C'était une promesse du candidat Emmanuel Macron. De simples contraventions pour réprimer la consommation et la détention de cannabis seront mises en place "dans les trois-quatre mois", a déclaré mercredi 24 mai le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, sur RMC/BFMTV. Dans son programme pour la présidentielle, Emmanuel Macron prévoyait cette mesure pour remplacer un passage devant un tribunal et une éventuelle peine de prison. 

"Nous lançons sans attendre les mesures de réflexion et de concertation sur le sujet pour une mise en œuvre d'ici la fin de l'année", a précisé à l'AFP l'entourage du ministre de l'Intérieur. Dans la soirée, un syndicat de policiers, l'Unsa, s'est félicité de cette annonce. "Monsieur le ministre, en faisant l'application de cette revendication syndicale de longue date, répond à une demande forte de simplification et d'allègement du travail, sans sacrifier à l'efficacité", a estimé Philippe Capon, secrétaire général de l'Unsa Police.

Une procédure jusqu'ici "trop lourde"

Favorable à "une simplification des procédures pénales", le syndicat estime que "les procédures habituelles concernant les usagers [de drogue] se révélaient jusqu'à présent trop lourdes au vu des sanctions pénales, et trop chronophages pour les services de police" et n'avaient de plus "jamais démontré la moindre efficacité en matière de lutte contre les trafics".

Le débat politique autour de la dépénalisation ou de la légalisation du cannabis est récurrent, les associations d'usagers manifestant régulièrement pour demander une modification de la loi de 1970 pénalisant l'usage et le trafic d'une peine d'un an de prison maximum et 3 750 euros d'amende. Dans la pratique, si l'emprisonnement pour usage est exceptionnel, les amendes perdurent.

Le ministre a souligné qu'"on voit de plus en plus qu'il y a une articulation très forte entre trafic de stupéfiants, trafics divers d'ailleurs et terrorisme". Dans son discours lors de la passation de pouvoirs place Beauvau le 17 mai, Gérard Collomb avait déclaré faire de la lutte contre "l'insécurité" et "l'incivilité" sa priorité avec la lutte contre le terrorisme. En 2014, 17 millions de personnes disaient avoir déjà pris du cannabis dans leur vie et 700 000 en consommeraient quotidiennement, selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies.

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