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Comment se protéger du chikungunya ?

La ministre de la santé vient d'annoncer de nouvelles mesures pour lutter contre "l'épidémie majeure" de chikungunya aux Antilles. Avant votre départ en vacances, Francetv info vous donne quelques conseils pour éviter la contamination.

Article rédigé par Marie-Violette Bernard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Des répulsilfs anti-moustiques sont vendus dans une pharmacie du Lamentin, en Martinique, où 43 550 cas de chikungunya ont été recensés. (NICOLAS DERNE / AFP)

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a qualifié la multiplication des cas de chikungunya aux Antilles d'"épidémie majeure", jeudi 10 juillet. La "maladie de l'homme courbé", qui se manifeste par de fortes fièvres et de violentes douleurs articulaires, a déjà touché près de 100 000 personnes dans les départements français des Caraïbes. Il n'existe toutefois pas de remède à ce virus, transmis par le moustique-tigre et indirectement responsable de 33 décès en outre-mer.

Les autorités craignent en outre que des voyageurs ne reviennent porteurs du virus en métropole, où 127 cas de chikungunya ont été recensés en métropole depuis le 1er mai. Dix-huit départements du sud de la France sont en effet infestés par le moustique-tigre vecteur de la maladie, selon une étude du ministère de la Santé datant de 2013.

Alors que près de 400 000 personnes s'apprêtent à rejoindre les Antilles pour les vacances d'été, francetv info vous explique comment limiter les risques de contamination. 

Protéger sa peau des piqûres de moustique

La première mesure pour se prémunir contre le chikungunya est évidente : il faut à tout prix éviter les piqûres de moustique. Le ministère de la Santé indique qu'il faut porter des vêtemens amples et couvrants, imprégnés d'insecticide pour tissus. "Ces produits évitent les piqûres au travers des vêtements", détaille un dépliant sur les maladies transmises par les moustiques, précisant qu'ils sont utilisables par les femmes enceintes. Une imprégnation résiste à plusieurs lavages et permet d'être protégé durant plusieurs semaines.

Il faut de plus vaporiser des répulsifs cutanés sur toutes les zones du corps non couvertes par des vêtements, notamment le visage. "L’application doit être renouvelée fréquemment et au moins 30 minutes après les produits solaires", explique le ministère, qui rappelle que les produits utilisés pour les enfants et les femmes enceintes doivent être adaptés. L'usage de répulsif est en revanche déconseillé chez les nourrissons de moins de deux mois.

Les bracelets anti-insectes, les huiles essentielles ainsi que d'autres anti-moustiques distribués dans le commerce (appareils sonores à ultrasons, vitamine B1, homéopathie, raquettes électriques, rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide) seraient en revanche inefficaces, selon le ministère de la Santé. A noter que même les personnes malades doivent éviter d'être piquées : elles pourraient infecter des moustiques sains, qui contamineraient à leur tour d'autres personnes.

Utiliser des répulsifs à la maison

Une prévention efficace passe aussi par un habitat protégé. Le ministère de la Santé invite donc les personnes situées dans les zones à risque à utiliser "des insecticides en bombe ou des répulsifs domestiques comme les diffuseurs électriques" à l'intérieur de leurs maisons. A l'extérieur, des "tortillons fumigènes" (insecticide sous forme de spirale qu'on laisse brûler) peuvent limiter les attaques de moustiques.

Afin de se protéger durant la nuit, les autorités sanitaires conseillent en outre de dormir sous des moustiquaires imprégnées d'insecticide. L'utilisation de répulsifs étant déconseillée pour les bébés, des moustiquaires doivent être placées sur les poussettes et les berceaux, y compris durant la journée.

On peut enfin brancher la climatisation pour limiter le risque de piqûre, puisque les moustiques n'aiment pas les endroits frais. Attention toutefois : si le froid ralentit l'activité de ces insectes, il ne les tue pas et ne les empêche pas d'attaquer, rappelle l'Agence régionale de la santé (ARS) de la Guadeloupe.

Eliminer les eaux stagnantes

Les autorités sanitaires recommandent enfin aux habitants des zones à risque de participer à la lutte anti-vectorielle, visant à limiter la reproduction des insectes porteurs du virus du chikungunya. Les femelles moustiques peuvent en effet pondre jusqu'à 250 oeufs en deux jours dans les eaux stagnantes, selon l'INPES

Pour éviter l'infestation, il faut régulièrement vider et nettoyer tous les récipients pouvant servir de gîte larvaire : vases, pots de fleurs, coupelles, gouttières, siphons... L'INPES recommande en outre de retourner ou de mettre à l'abri les objets pouvant se remplir d'eau de pluie ou d'arrosage. 

Plusieurs spots télévisés et radiophoniques en français ou en créole sont actuellement diffusés aux Antilles, pour inciter les habitants à éliminer les eaux stagnantes. L'ARS de Guadeloupe avait déjà réalisé une courte vidéo humoristique donnant des conseils pour lutter contre les moustiques en 2013, dans le cadre d'une campagne de sensibilisation contre la dengue, une maladie aux symptômes semblables à ceux du chikungunya.

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