Cet article date de plus de sept ans.

Cancer du col utérin : un dépistage du HPV tous les dix ans ?

Afin de diminuer la mortalité liée au cancer du col utérin, inviter tous les 10 ans les femmes de plus de 35 ans au dépistage du papillomavirus humain (HPV), avec relance aux non-participantes, constituerait le meilleur programme de dépistage organisé d’un point de vue du rapport "coût/efficacité", selon l'Institut national du cancer (INCa).
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
 

L'un des objectifs du Plan cancer 2014-2019 est de "permettre à chaque femme de 25 à 65 ans l’accès à un dépistage régulier du cancer du col utérin (CCU)", via un programme national de dépistage organisé (PNDO).

L'Institut national du cancer (INCa) vient d’achever l’évaluation "du rapport coût/résultat" (coût pour une année de vie gagnée, ajustée sur la qualité de vie) de différentes stratégies de PNDO. A priori, explique l’organisme, "toutes les stratégies de dépistage organisé [qui intègrent] l’invitation et la relance des femmes non spontanément participantes permettent d’améliorer la couverture du dépistage [et] de diminuer l’incidence et la mortalité [associée]". L’invitation et la relance apparaissent en effet "augmenter le taux de couverture de 5 %".

La stratégie la plus efficace est aussi la plus coûteuse

Parmi les stratégies examinées, celles "fondées sur le frottis tous les 3 ans" apparaissent les meilleures d’un point de vue de la réduction de l’incidence et de la mortalité liées à ce cancer (de l’ordre de -26%). Mais elles impliquent des coûts très importants. Une stratégie presque aussi efficace, mais moins coûteuse, consisterait à proposer un test HPV (et non un frottis), tous les 10 ans, à partir de 35 ans. C’est l’option préconisée par l'INCa.

L'INCa juge cependant que "[la généralisation de ce test HPV], en dépistage primaire, ne peut pas être immédiatement effectué[e] en France", plusieurs actions devant être menées en amont, allant de "l’élaboration et la publication de recommandations de bonnes pratiques professionnelles
" à "la négociation sur la tarification de l’acte". Il préconise en outre d’évaluer et d’anticiper les risques de surdiagnostic et de surtraitement, notamment chez les femmes jeunes.

Enfin, l’INCa rappelle que, "comme toute évaluation médico-économique, cette étude ne permet pas de prendre en compte l’ensemble des paramètres [nécessaires] à la décision publique, ni de distinguer les techniques en termes de maturité technologique ou de capacité à réduire les inégalités sociales de santé." D’autres évaluations restent donc nécessaires avant de confirmer la pertinence de la stratégie de dépistage ici retenue.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.