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Crédits aux particuliers : la dynamique se confirme en France

Le crédit aux particuliers continue de progresser en France. Le dynamisme observé depuis plusieurs mois déjà s’est confirmé au mois de mai, selon les chiffres de la Banque de France
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (illustration prétexte © Maxppp)

En mai, la production de crédit a augmenté de près de 4% sur un an (contre 3,5% en avril). Selon la Banque de France, le montant total de l'argent prêté par les banques sur un an s'élève à 1.070 milliards d’euros. Argent prêté par les banques mais aussi par les sociétés de crédit qui dépendent des agences bancaires : Cofinoga et Cetelem pour Bnp-Paribas ; Sofinco pour Crédit Agricole, etc…

Le volume de crédit a été tiré par le secteur de l’immobilier/  habitat (17 milliards d’euros prêtés en mai)… et les crédits consommation (+6%).

 

Comment s’explique cette hausse

Plusieurs facteurs expliquent la progression du nombre de crédits accordés en France.

1/ L’inflation faible (la différence prix / salaires ne s’est pas faite au détriment des salariés).

2/ La baisse du prix du pétrole et donc des carburants à la pompe.

3/ Le faible niveau des taux d’intérêt

Le pouvoir d’achat ainsi dégagé a entretenu, et continue d’entretenir, le sentiment de confiance qui réapparait progressivement dans les esprits. Cela crée une certaine appétence pour la consommation.

 

Cette embellie peut-elle durer ?

Il y a quelques mois, on prédisait une hausse des taux dans la foulée de la reprise économique, notamment aux Etats-Unis. Mais le résultat du référendum sur le Brexit est venu casser l’ambiance générale. Les taux ne devraient donc pas remonter rapidement, continuant ainsi à encourager le crédit.

 

Trois enseignements majeurs sur le fond

1/ Dans l’ensemble, les consommateurs retrouvent le moral, même si de nombreux foyers restent encore sur le bord de la route.

2/ Les banques jouent le jeu, même si elles se disent perdantes actuellement avec les taux d’intérêt zéro, voire négatifs, qui ne leur fait pas gagner d’argent puisqu’elles ne retirent pratiquement rien des placements de leurs clients.

3/ Ce mouvement ne concerne pas uniquement la France. Si on regarde les chiffres du premier trimestre, ça repart aussi notamment en Espagne, pays durement touché par la crise. L’Italie et l’Espagne ont connu de fortes hausses (+16,4 % et +11,7 %), il est vrai imputables en partie, au moins en Italie, à un changement de périmètre statistique. Corrigée de ces facteurs, la tendance reste positive. En Espagne, il y a moins d’un an, la banque Caixa avait déjà pris le pari de renforcer son activité « crédit à la consommation » considéré comme un vrai levier de croissance.

Le crédit, ce n’est pas la bourse. Nous sommes dans une tendance de marché de particuliers, plus concret, qui reflète plus le réel.

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