Cet article date de plus de six ans.

Les Pourquoi. Pourquoi les hooligans s’appellent-ils les hooligans ?

A l'occasion de la reprise de la Ligue 1 et de l'arrivée fracassante de Neymar au PSG, Philippe Vandel nous entraine sur un terrain de football, pour nous parler d'un certain genre de supporters...

Article rédigé par franceinfo, Philippe Vandel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Déchaînement de violence de hooligans sur le Vieux-Port de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 11 juin 2016.  (MAXPPP)

Le championnat de France de football reprend ce week-end. On espère dans le plus grand calme. 

Il y un mois à peine, à Rio de Janeiro, un supporter brésilien a été tué par balle

Après le derby entre Vasco et Flamengo, au cours d’altercations avec les forces de l’ordre. Sans aller jusque-là, la France n’est pas totalement débarrassée du phénomène. Beaucoup de supporters sont encore interdits de déplacement. D’où des polémiques à répétition : la police veut se débarrasser des hooligans, mais les clubs ont besoin de leurs supporters. Comment faire le tri ? 

On ne sait que trop - hélas - ce qu’est un hooligan : un soi-disant supporter de foot davantage intéressé par la baston que par le sport. Le match pour lui passe au second plan. Quel rapport étymologique avec le football ? Aucun. Pas même avec le sport. J’ai sorti mon dictionnaire historique.

Hooligan : le mot existe en français depuis plus d’un siècle

Clémenceau en parle dans L’Aurore dès l’année 1900 (oui, le Clémenceau du porte-avion ; avant d’être un homme politique, il fit un passage remarqué par le journalisme). Il cite le journal britannique The Daily Graphic, et nous informe : "Les hooligans sont ces jeunes voyous que rien n’arrête et qui sont encore, dans plusieurs districts, la terreur des citoyens paisibles".
Il s’agit à l’époque de jeunes des rues, des apaches disait-on, en aucune façon des supporters des premiers clubs de foot naissants (le premier championnat anglais se déroule en 1888-1889). 

D’où vient ce terme ?

Cette fois, j’ai sorti le dictionnaire bilingue Harrap’s : "hool" ne signifie rien, "hooly" non plus, et "gan" encore moins. 

En revanche, Hooligan existe dans le dico des noms propres. Patrick Hooligan était un ivrogne irlandais qui trainait dans les bas-fonds de Londres à la fin du XIXe siècle, et faisait parler de lui à cause de ses bagarres sanglantes. Son nom apparaît pour la première fois dans les colonnes du quotidien The Daily News en 1898. Il finira condamné à la prison à vie pour le meurtre d’un policier. 

Le terme "hooligan" passera définitivement dans le domaine public à cause de la notoriété d’une autre famille irlandaise, elle aussi très violente, elle aussi émigrée à Londres ; les Houlihan, qui avaient la réputation de se battre sans raison. Parfois entre eux. Comme certains crétins sur un stade de foot. 

Jusqu’à preuve du contraire.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.