Le championnat de France de football reprend ce week-end. On espère dans le plus grand calme. Il y un mois à peine, à Rio de Janeiro, un supporter brésilien a été tué par balleAprès le derby entre Vasco et Flamengo, au cours d’altercations avec les forces de l’ordre. Sans aller jusque-là, la France n’est pas totalement débarrassée du phénomène. Beaucoup de supporters sont encore interdits de déplacement. D’où des polémiques à répétition : la police veut se débarrasser des hooligans, mais les clubs ont besoin de leurs supporters. Comment faire le tri ? On ne sait que trop - hélas - ce qu’est un hooligan : un soi-disant supporter de foot davantage intéressé par la baston que par le sport. Le match pour lui passe au second plan. Quel rapport étymologique avec le football ? Aucun. Pas même avec le sport. J’ai sorti mon dictionnaire historique.Hooligan : le mot existe en français depuis plus d’un siècleClémenceau en parle dans L’Aurore dès l’année 1900 (oui, le Clémenceau du porte-avion ; avant d’être un homme politique, il fit un passage remarqué par le journalisme). Il cite le journal britannique The Daily Graphic, et nous informe : "Les hooligans sont ces jeunes voyous que rien n’arrête et qui sont encore, dans plusieurs districts, la terreur des citoyens paisibles". Il s’agit à l’époque de jeunes des rues, des apaches disait-on, en aucune façon des supporters des premiers clubs de foot naissants (le premier championnat anglais se déroule en 1888-1889). D’où vient ce terme ?Cette fois, j’ai sorti le dictionnaire bilingue Harrap’s : "hool" ne signifie rien, "hooly" non plus, et "gan" encore moins. En revanche, Hooligan existe dans le dico des noms propres. Patrick Hooligan était un ivrogne irlandais qui trainait dans les bas-fonds de Londres à la fin du XIXe siècle, et faisait parler de lui à cause de ses bagarres sanglantes. Son nom apparaît pour la première fois dans les colonnes du quotidien The Daily News en 1898. Il finira condamné à la prison à vie pour le meurtre d’un policier. Le terme "hooligan" passera définitivement dans le domaine public à cause de la notoriété d’une autre famille irlandaise, elle aussi très violente, elle aussi émigrée à Londres ; les Houlihan, qui avaient la réputation de se battre sans raison. Parfois entre eux. Comme certains crétins sur un stade de foot. Jusqu’à preuve du contraire.