Cet article date de plus de trois ans.

Vers un retour du vote par correspondance en France ?

Le retour du vote par correspondance, supprimé en 1975, est réclamé par les oppositions... et une partie de la majorité.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Photo d'illustration de bulletins de vote.  (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

L’idée du retour du vote par correspondance en France fait son chemin au sein de la classe politique, et un homme travaille à fabriquer un consensus autour de cette question : Jean-Louis Debré. L’ancien président du conseil constitutionnel est chargé par le Premier ministre de proposer des pistes pour organiser les élections régionales et départementales. Et de dire notamment s'il est possible de maintenir ces deux scrutins au mois de mars, ou s'il faut les décaler en raison de la crise sanitaire.

Dans les entretiens que Jean-Louis Debré a en ce moment avec les chefs de parti et les présidents de groupes parlementaires, cette idée du vote par correspondance revient avec insistance, la semaine dernière encore par la voix de Renaud Muselier, président des Régions de France, qui a porté cette revendication au nom de tous les autres présidents de région.

Du président du Sénat, Gérard Larcher - de droite -, au premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, à gauche, l'opposition appelle Jean-Louis Debré à faire des propositions dans quinze jours, date à laquelle s’achève sa mission. Comment sécuriser l'envoi des bulletins de vote par La Poste ? Quel échelle pour un vote par correspondance : le national ou une possibilité donnée région par région, selon les situations sanitaires locales ?

Vifs débats dans la majorité

Ensuite ce sera au gouvernement de trancher. Le précédent, celui d'Edouard Philippe, avait rejeté l’idée pour le second tour des municipales en juin, arguant notamment d'un délai trop court pour l'organiser de manière sécurisée. Quid de Jean Castex ? Matignon renvoie à la lettre de mission de Jean-Louis Debré, qui ne referme aucune porte.

Au sein de la majorité, les positions divergent sur le calendrier, et non sur le principe. Hier, dans le Journal du Dimanche, Jean-Noël Barrot, secrétaire général du Modem, allié d’Emmanuel Macron, appelle à "ouvrir sans délai" le chantier du vote par correspondance.

En privé, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, poids lourd de la Macronie, plaide lui pour une réflexion "une fois la séquence des régionales passée". C'est-à-dire d'ici la présidentielle.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.