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Référendum Catalan : "Un événement contraire à la Constitution espagnole, sans contrôle démocratique", maintient Nathalie Loiseau

La ministre chargée des Affaires européennes, invitée de franceinfo vendredi, a estimé que la France ne devait pas "mettre d’huile sur le feu" à une situation que les Espagnols doivent régler. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 25 min
Nathalie Loiseau, ministre chargées des Affaires européennes (auprès du ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères). (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes, invitée de franceinfo vendredi 6 octobre, a réagi aux résultats du référendum en Catalogne qui a abouti à 90% de oui en faveur de l'indépendance. La France maintient sa position affichée avant le vote. "C’est un événement qui est contraire à la constitution espagnole, qui a été décidé de manière unilatérale et sur lequel il n’y a pas eu de contrôle démocratique", a déclaré la ministre. 

Référendum en Catalogne "Un évènement contraire à la constitution espagnole (...) il n’y a pas eu de contrôle démocratique" Nathalie Loiseau
Référendum en Catalogne "Un évènement contraire à la constitution espagnole (...) il n’y a pas eu de contrôle démocratique" Nathalie Loiseau Référendum en Catalogne "Un évènement contraire à la constitution espagnole (...) il n’y a pas eu de contrôle démocratique" Nathalie Loiseau

"Il y a une aspiration, qui quelque part, pour certains des Catalans indépendantistes, m'inquiète, parce qu'on la retrouve ailleurs en Europe et c'est surtout une aspiration à une forme d'égoïsme régional", a déclaré la ministre chargée des Affaires européennes. "Dans le Nord de l'Italie, on entendait, il y a quelques années, des politiciens dire, 'pourquoi payer pour les pauvres du sud de l'Italie'. On a entendu certains Catalans dire, 'après tout nous somme la région la plus riche, nous n'avons pas à payer pour les plus pauvres'. Si toute l'Europe fonctionne comme ça, elle va se déliter. C'est inacceptable", a-t-elle poursuivi. 

La position de la France : "une crise espagnole"

"Ce n'est pas la France qui va régler la situation en Catalogne. Il faut être raisonnable", a déclaré Nathalie Loiseau. "Il faut appeler au dialogue. Il faut appeler à une prise de parole et une participation de toutes les forces politiques espagnoles", a-t-elle ajouté. "On aimerait que la crise trouve un règlement. Mais qui peut sortir de la crise ? Les Espagnols", a expliqué Nathalie Loiseau.

Qu’est-ce qu’un pays comme la France va faire dans ce contexte ? Ne pas mettre d’huile sur le feu, ne rien faire, ne rien dire qui complique une situation que nous n’allons pas, nous, Français, régler à la place des Espagnols.

Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes

à franceinfo

"C'est pas la France qui va régler la situation en Catalogne, il faut être raisonnable" estime la ministre chargées des Affaires européennes
"C'est pas la France qui va régler la situation en Catalogne, il faut être raisonnable" estime la ministre chargées des Affaires européennes "C'est pas la France qui va régler la situation en Catalogne, il faut être raisonnable" estime la ministre chargées des Affaires européennes

Toujours pas de facture pour le Brexit

Interrogée sur les discussions entamées sur le Brexit entre Londres et Bruxelles, Nathalie Loiseau a estimé que les négociations n'avancent pas assez vite sur les conditions du retrait. "Pour le moment, on n’arrive pas à se mettre d’accord avec les Britanniques sur la facture, c’est-à-dire ce que le Royaume-Uni a accepté comme engagement juridique et donc financier en tant que membre de l’Union Européenne", a précisé la ministre.

#Brexit "Les chiffres contradictoires sont britanniques" -@NathalieLoiseau "la situation politique à Londres ne rend pas les choses faciles"
#Brexit "Les chiffres contradictoires sont britanniques" -@NathalieLoiseau "la situation politique à Londres ne rend pas les choses faciles" #Brexit "Les chiffres contradictoires sont britanniques" -@NathalieLoiseau "la situation politique à Londres ne rend pas les choses faciles"

"Si on veut construire une relation de confiance pour l’avenir, il faut être en capacité d’avoir confiance sur la manière dont on solde le passé. On n’y est malheureusement pas encore", a constaté Nathalie Loiseau, ancienne directrice de l'ENA. 

Retrait du drapeau européen de l'Assemblée : "indigne"  

La ministre chargée des Affaires européennes a vivement réagi au retrait du drapeau européen de l'Assemblée nationale réclamé par La France insoumise. "C’est indigne de dire une chose pareille", a-t-elle lancé. "La France est membre fondateur de l’Union Européenne. Monsieur Mélenchon qui est à l’origine de cette initiative malheureuse, a été député européen pendant des années et je ne l’ai pas vu s’émouvoir de se rendre à Strasbourg ou à Bruxelles devant le drapeau européen." 

Retrait du drapeau européen voulu par #LFI "Le seul membre qui a décidé de [le] retirer c'est la Hongrie de Viktor Orbán" @NathalieLoiseau
Retrait du drapeau européen voulu par #LFI "Le seul membre qui a décidé de [le] retirer c'est la Hongrie de Viktor Orbán" @NathalieLoiseau Retrait du drapeau européen voulu par #LFI "Le seul membre qui a décidé de [le] retirer c'est la Hongrie de Viktor Orbán" @NathalieLoiseau

Nathalie Loiseau a expliqué que le seul pays membre de l’Union Européenne qui a décidé de retirer le drapeau européen de ses bâtiments publics, c’est la Hongrie de Viktor Orban. "Je vous laisse réfléchir au parallèle qu'il peut y avoir entre ce régime hongrois et les initiatives de monsieur Mélenchon", a-t-elle conclu.   

Regardez l'intégralité de l'entretien de Nathalie Loiseau, sur franceinfo, le vendredi 6 octobre 2017.

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