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Alain Minc : l'affaire Penelope Fillon ressemble "à un long naufrage"

Alain Minc, économiste et soutien d’Emmanuel Macron, invité vendredi de franceinfo, a qualifié l'affaire des soupçons d'emplois fictifs de François Fillon de "grand naufrage". En creux, selon lui, le problème de l'insuffisante rémunération des parlementaires.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Pour Alain Minc, François Fillon est quelqu'un de "très complexe" qui a un "sens profond du secret". (RADIO FRANCE / CAPTURE D'ÉCRAN)

"Penelope Fillon est à l'évidence une femme respectable mais tout ceci ressemble à un grand naufrage", a estimé Alain Minc, économiste et soutien d’Emmanuel Macron, invité vendredi de franceinfo et interrogé sur l'affaire des soupçons d'emplois fictifs de François Fillon.

En creux, selon l'essayiste, se trouve le problème de la rémunération des responsables politiques, insuffisante selon lui. Ainsi, pour Alain Minc, il faudrait augmenter le salaire des parlementaires : 5 000 euros en moyenne par mois "ce n'est pas assez". "Il faudrait indexer la rémunération des parlementaires sur celle des plus hauts fonctionnaires, de l'ordre de 10 000 euros", a-t-il proposé. "Il faudrait mieux les payer et surveiller de façon très stricte l'emploi de cette allocation", a ajouté le conseiller politique. 

"Ce qui me surprend d'un homme politique aussi expérimenté, c'est qu'il ait pu tenir des propos 'Je lave plus blanc que blanc", en ayant cela à l'esprit. Comme c'est un homme intelligent, cela veut dire qu'il n'avait pas la mesure que ce genre d'attitude pouvait poser problème", a-t-il ajouté.

Alain Minc a tenté de définir le profil psychologique du candidat de la droite : "François Fillon est quelqu'un de très complexe qui a un sens profond du secret. Il n'est pas lisible au premier degré. C'est l'antithèse de Nicolas Sarkozy. Nicolas Sarkozy n'avait pas de surmoi. François Fillon a un surmoi épais comme un mur d'enceinte de centrale nucléaire", a-t-il jugé.

Soutien d'Emmanuel Macron, l'homme a toutefois reconnu ne pas avoir, au début, cru au succès de sa candidature : "Je n'ai pas mesuré le contrat d'Emmanuel Macron avec la providence", a-t-il plaisanté. Alain Minc a avoué, au début, qu'il ne croyait pas à la candidature Emmanuel Macron : "Avant qu'il crée 'En marche !', je lui ai dit tu te trompes de calendrier et il m'a répondu toi tu te trompes de monde. Et je crois qu'il avait raison." "Il n'était pas mon premier choix. Maintenant que François Fillon est candidat [Alain Minc soutenait Alain Juppé lors de la primaire de la droite], Macron est clairement mon premier choix.

"Je préférais Macron à Fillon. Ma boussole est l'Europe. Je considère que François Fillon qui a voté non à Maastricht est un Européen vraiment difficile. Ce n'est pas son réflexe naturel. Alors que Macron, c'est la génération Erasmus. Son bain amniotique, c'est l'Europe. C'est ça qui m'a déterminé", a expliqué le conseiller politique.

Sur le programme du candidat d'En Marche, l'économiste l'"attend" mais estime qu'en "en dix minutes on sait très bien qu'elles sont lignes idéologiques. Il est social-libéral". Trop jeune, Macron ? Non, selon lui, qui estime cependant que sur les ministères régalien, où l'effet d'âge jouerait, Emmanuel Macron devrait donner le signe qu'il demanderait à Bernard Cazeneuve et Jean-Yves Le Drian de s'intaller dans des fonctions regaliennes, pour compenser l'effet d'âge.

A l'évocation des quinze premiers jours de la présidence Trump, Alain Minc se  dit "épouvanté", face à ce "glissement idéologique" et au "caractère erratique du personnage" : "Cet homme se ballade avec un briquet autour d'un barril de poudre, le Moyen-Orient."

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