Environ 400 journalistes étaientprésents ce mardi à la conférence de presse de François Hollande, la premièredepuis le début de son mandat. Pendant les trente premières minutes, le chef del'Etat a défendu sa politique et celle de son gouvernement. Les journalistesont ensuite posé des questions pendant près de deux heures. Voici lesprincipaux thèmes abordés.Situation économique etsocialeDésendettement . A raison de10 milliards d'euros d'économie par an. "On peut faire mieux en dépensantmoins ", a martelé François Hollande qui maintient au passage son objectifde 3% du déficit l'an prochain et 0,8% de croissance.Compétitivité . Le pacte de compétitivité, "ce n'est pas uncadeau, comme je l'entends, que l'Etat fait. C'est un levier qui offre ausystème productif, c'est-à-dire aux salariés, aux ouvriers, aux travailleurs,ceux qui font tous les jours la production de notre pays, un moyen de traverserla crise ", a déclaré le chef de l'Etat.Chômage . Pour FrançoisHollande, "touta été dit mais tout n'a pas été tenté ". Il assure que le chômage sera "lapriorité du quinquennat ", sa "responsabilité ". Le présidentconfie que la hausse va continuer pendant un an.TVA .François Hollande a annoncé que la TVA dans la restauration sera fixée à 10% "unefois pour toute ". Letaux normal de TVA qui est à 19,6% va passer à 20% en 2014. Le président nomme cela "unerestructuration des taux de TVA ". Sécurisation de l'emploi .François Hollande a appelé au rassemblement entre partenaires sociaux etemployeurs. Ils doivent parvenir à une réforme du marché du travail, censéepermettre plus de flexibilité. La négociation entre patronats et syndicats surle sujet doit reprendre jeudi. "J'appelle toutes les organisationssyndicales (...) et les employeurs (...) à nouer cette négociation, à laconclure, et à faire ce compromis historique, sinon le gouvernement prendra là encorela décision ". SONGaz de schiste . Leprésident de la République a confirmé qu'il n'autoriserait pas l'exploitationde cette ressource via la technique de la fracturation hydraulique (unetechnique interdite en France). La recherche d'autres moyens n'est cependantpas exclue. "Aujourd'hui, la facturation hydraulique serait une atteinte considérableà l'environnement que je refuse et que je refuserai ".Questions de sociétéVote des étrangers . FrançoisHollande a rejeté pour le moment l'idée d'un référendum sur le vote desétrangers aux élections locales. Il n'engagera cette réforme que s'il estassuré d'avoir une majorité suffisante au Parlement. "Ce n'est pas le présidentde la République qui décide du droit de vote. Aujourd'hui, cette majorité n'estpas constituée, et donc j'ai dit au gouvernement qu'il travaille pourconstituer cette majorité ".Mariage homosexuel . Lechef de l'Etat a assuré que le texte sur le mariage pour tous serait examiné enjanvier à l'Assemblée. "Il y a des moments où dans la vie d'une Nation(...) nous devons faire des choix, traduire des évolutions de société, ça paraîtpérilleux et puis, à un moment, c'est accepté par tous ".Unpoint sur l'internationalLa Syrie . Pour lapremière fois, François Hollande a évoqué la livraison d'armes à l'opposition.Le président a tout d'abord annoncé que Paris reconnaissait "la coalitionnationale syrienne comme la seule représentante du peuple syrien et donc commele futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique permettant d'enterminer avec le régime de Bachar al-Assad ". Parconséquent, la question de la livraison d'armes à l'opposition syrienne,refusée jusqu'à présent par les pays occidentaux, "va être nécessairementreposée ", a-t-il déclaré.Le Mali . Le président dela République est revenu sur le sort des otages français détenus au Mali. Ilavait reçu leurs familles mi octobre. Il a répété que la Francen'interviendrait en "aucun cas elle-même. Si nous sommes aux côtés desAfricains, ce sont eux et eux seuls qui décident. Si il y a un risque dediffusion dans les autres pays, nous ferons en sorte de les soutenir pour lesprotéger ".François Hollande et legouvernementAlternance et réalité . Leprésident de la République est revenu sur sa popularité en baisse. Il l'attribueà la crise. Mais il dit préférer lutter sur le front de la réalité plutôt quesur celui de la communication. "Une alternance change le pouvoir maiselle ne change pas la réalité ".Jean-Marc Ayrault . Lui aussiest en baisse de popularité. Le président de la République s'est montrésolidaire et a rappelé qu'il était à ses côtés pour plusieurs raisons : "Il est d'abordsérieux. C'est important. Il est loyal. C'est nécessaire. Il est dévoué à lacause publique, et il est concret. Je lui renouvelle ici toute maconfiance ".Manuel Valls . FrançoisHollande est revenu sur l'incident survenu à l'Assemblée nationale plus tôtdans l'après-midi. Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur avait accusé la droite d'êtreresponsable du "retour du terrorisme" , ce qui a suscité la colèrede l'opposition. La séance a été interrompue. Mais pour le chef de l'Etat, laquestion est trop grave pour justifier de telles querelles. "Ne perdons pas notre temps, ne nous divisons pas, ne polémiquons pas, necherchons pas à utiliser n'importe quelle phrase à des fins de politiqueintérieure. C'est trop grave (...) La lutte contre le terrorisme, c'est unequestion qui doit rassembler toutes les forces politiques, démocratiques (...) leministre de l'Intérieur fait remarquablement son travail, chacun le reconnaît,y compris par rapport à la lutte contre terrorisme ".