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Macron a dépensé 26 000 euros de maquillage depuis qu'il est président, mais l'Elysée compte faire baisser la facture

L'Elysée confirme à franceinfo l'information du "Point" sur les frais engagés pour maquiller le président de la République et annonce réfléchir à un dispositif moins coûteux pour la suite.

Article rédigé par Clément Parrot
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Emmanuel Macron sur le plateau de l'émisison de France 3 "Dimanche en politique", le 9 avril 2017. (ROMAIN GAILLARD / REA)

Le président n'a pas lésiné sur le fond de teint. Depuis son arrivée à l'Elysée, il y a trois mois, Emmanuel Macron a dépensé 26 000 euros pour des prestations de maquillage. Un conseiller du chef de l'Etat a confirmé à franceinfo, jeudi 24 août, les informations du Point (lien abonnés) : "Il s'agit de prestations extérieures intervenues sur les derniers mois et qui correspondent à l'urgence du moment après son arrivée à l'Elysée."

A son arrivée à la tête de l'Etat, le 14 mai, le président a choisi une autre méthode que ses prédécesseurs. Il n'a pas salarié un maquilleur, mais fait appel à un prestataire qui avait déjà mis ses pinceaux au service d'Emmanuel Macron à plusieurs reprises au cours de la campagne électorale. "Cela nous a permis d'évaluer les besoins au niveau des prestations et de prendre du recul pour réfléchir à un dispositif moins onéreux", ajoute l'entourage d'Emmanuel Macron. Selon les informations de franceinfo, cela pourrait prendre la forme d'un CDD de longue durée.

Moins dépensier que Hollande et Sarkozy

Selon Le Point, deux factures de 10 000 et 16 000 euros ont été envoyées à l'Elysée : "Cela correspond à différents types de prestations, entre les conférences de presse et les déplacements à l'étranger où il faut transporter cette personne avec lui." Les services de la présidence le reconnaissent : "Oui, c'est élevé, mais moins que pour ses prédécesseurs."

En effet, François Hollande employait une maquilleuse à temps plein pour un salaire de 6 000 euros net par mois, soit 30 000 euros par trimestre en incluant les charges. Quant à Nicolas Sarkozy, il avait essayé un système de prestation extérieure avant d'être rattrapé par la Cour des comptes et d'embaucher une salariée, Marina Michelet, qui a récemment confié ses souvenirs à Vanity Fair. Cette dernière était rémunérée 8 000 euros par mois environ, affirme le mensuel.

"C'est quand même beaucoup"

Les 26 000 euros pour le maquillage d'Emmanuel Macron correspondent donc au prix du marché ? "Je trouve que ça fait quand même beaucoup. On est largement au-dessus de la moyenne du salaire dans notre profession, confie à franceinfo Sherine, maquilleuse professionnelle. Ensuite, si elle était constamment présente pour les retouches et tout, le prix peut se justifier."

A titre de comparaison, dans le service photo d'un grand média de télévision, le recours à un prestataire extérieur pour maquiller un animateur coûte entre 300 et 600 euros pour un temps de travail d'une demi-journée environ, et la douloureuse peut monter jusqu'à 2 000 euros pour certaines stars de cinéma. Même si la comparaison est difficile, si on multiplie ces tarifs sur un temps plein, on arrive rapidement aux factures payées par l'Elysée.

"Inévitable pour une société de communication"

Pour René Dosière, l'ancien député socialiste devenu spécialiste des dépenses de la présidence de la République, le montant peut se justifier en fonction des contraintes pour les prestataires. "Que le président de la République ait besoin d'une maquilleuse étant donné qu'il est très régulièrement pris en photo, pourquoi pas... Quant au coût, il faut prendre en compte les contraintes de déplacements qui sont quand même lourdes", ajoute l'ancien parlementaire.

Il s'agit d'une prestation qui semble un peu inévitable dans une société de communication comme la nôtre.

René Dosière

à franceinfo

Au niveau des contraintes, le témoignage dans Vanity Fair de Marina Michelet est assez éclairant. L'ancienne maquilleuse à l'Elysée de Nicolas Sarkozy devait suivre son employeur partout, et se soumettre aux mêmes protocoles de vaccination que le président. "Il y a des moments où on partait de l’aéroport de Villacoublay, je ne savais même pas où on allait", témoigne Marina Michelet. Un rythme de vie qui est récompensé par un salaire digne des plus hauts fonctionnaires de l'Etat.

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