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"Désinformation", situation "compliquée" : comment des députés de La France insoumise analysent la crise vénézuélienne

Pour certains députés du parti de Jean-Luc Mélenchon, qui a salué la victoire de Maduro en 2013, le pouvoir vénézuélien est loin d'être le seul responsable des affrontements qui ont fait plus de 110 morts lors de manifestations.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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De gauche à droite, les députés de La France insoumise Alexis Corbière, Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot et Eric Coquerel, à l'Assemblée, le 12 juillet 2017. (ALAIN JOCARD / AFP)

"On est en train de nous faire croire que Maduro est responsable de la crise de tout point de vue." Mardi 1er août sur RTL, le député du Nord Adrien Quatennens, encarté France insoumise, s'est indigné contre le traitement médiatique de la crise vénézuélienne en France. Ces derniers jours, la presse a notamment rapporté la mort d'au moins dix personnes dans les affrontements qui ont eu lieu fin juillet, durant l'élection de l'Assemblée constituante, et l'arrestation de deux opposants au pouvoir le 1er août.  

Une couverture incomplète, selon le député Adrien Quatennens. Lui estime que l'"opposition" au président Maduro "va de la droite à l'extrême droite notamment soutenue par les Etats-Unis d'Amérique". "On n'a pas, d'un côté, un camp qui mate son peuple [...]. Ne soyons pas dupes des confrontations politiques qui existent", a mis en garde Adrien Quatennens. "L'opposition n’est pas une. Elle est diverse, voire disparate", abonde le politologue et militant de gauche Gaël Brustier, dans Slate, qui rappelle que les manifestants se divisent notamment sur l'utilisation de la violence.

"Ce n'est pas une dictature"

Alors que les Etats-Unis ont imposé lundi des sanctions juridiques et financières sans précédent contre Nicolas Maduro, qualifié de "dictateur", le jeune élu appelle à "se garder de toute caricature". Selon lui, les réelles origines de la crise sont d'abord à aller chercher du côté de la "grave crise économique"

Même son de cloche chez plusieurs de ses collègues de La France insoumise. Pour Alexis Corbière, interrogé par RFI mercredi, "on a parfois une désinformation totale. On a l'impression que tout un peuple est dressé contre le gouvernement. C'est plus compliqué que ça." "Ce n'est pas une dictature, on peut juger de la manière dont se fait la répression, on peut juger de la manière dont [le président Nicolas Maduro] essaye de sortir de l'ornière, mais je pense qu'il y a des pousse-à-l'affrontement des deux côtés", a quant à lui estimé Eric Coquerel, interviewé par CNews. Le député de Seine-Saint-Denis s'est par ailleurs félicité de l'élection d'une nouvelle Assemblée constituante, "seule solution si on veut éviter la guerre civile". Selon les autorités vénézuéliennes, plus de huit millions d'électeurs ont participé à ce scrutin. Un chiffre qui serait en réalité gonflé d'un million de votes, comme l'a annoncé l'entreprise informatique britannique en charge du vote, qui a dénoncé une manipulation du pouvoir vénézuélien.

Une "source d'inspiration" en 2013

Jean-Luc Mélenchon, dont l'admiration pour le parti socialiste chaviste est critiquée ces derniers jours, est pour l'instant resté silencieux.

Interrogé sur le soutien du chef de file de La France insoumise au président Maduro, Adrien Quatennens a préféré botter en touche. "A l'époque où l'on faisait l'éloge du Venezuela, il y avait une situation économique qui était beaucoup plus florissante qu'aujourd'hui. Il y a une politique redistributive très forte, le Venezuela a sorti beaucoup de gens de la pauvreté et cela nous inspirait", a-t-il expliqué sur RTL.

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