Devant la mosquée Sainte-Sophie, les policiers armés ont remplacé les touristes. Ici, dans le coeur d'Istanbul, les patrouilles sont désormais permanentes. Et les guides attendent désespérément les visiteurs. En un an, la chute de la fréquentation dans le pays a été spectaculaire : -37%. Et dans ces ruelles d'ordinaire bien remplies même en hiver, les restaurateurs font leurs calculs. "Quand je vends 15 à 20 sandwichs par jour c'est une bonne journée. Il y a l'hiver, il y a les attentats, on n'a plus personne. On espère qu'on ne va pas mettre la clé sous la porte", explique ce restaurateur. Istanbul frappée cinq fois en un anIstanbul a été frappé cinq fois en un an par les groupes radicaux kurdes ou l'État islamique, comme ici devant la mosquée bleue : dix touristes tués. Le tourisme, c'est l'un des piliers de l'économie nationale, déjà un tiers des recettes en moins. Il suffit d'aller au bazar, le poumon d'Istanbul. "J'avais des clients de France, d'Allemagne, de Hollande. Depuis qu'ils ne viennent plus, mon chiffre d'affaires a chuté de 50%", explique ce commerçant. Des allées désertées, une centaine d'échoppes ont déjà fermé. Les autres commerçants craignent d'être les prochains sur la liste.