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Syrie : des juges vont enquêter sur la disparition de deux Franco-Syriens dans les geôles du régime en 2013

Mazzen Dabbagh, 57 ans, et son fils Patrick, 22 ans, ont été arrêtés en novembre 2013. Leur famille n'a plus de nouvelles depuis cette date.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'avocate Clémence Bectarte et un proche des disparus, Obeida Dabbagh, le 24 octobre 2016 à Paris. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Pour la première fois, des juges français vont se pencher sur des exactions attribuées au régime de Bachar Al-Assad. Trois d'entre eux ont été chargés d'enquêter sur la disparition de deux Franco-Syriens, arrêtés en Syrie en novembre 2013 sans jamais plus donner signe de vie. Une information judiciaire a été ouverte jeudi 27 octobre pour "actes de torture", "disparitions forcées" et "crimes contre l'humanité".

Une enquête préliminaire, sous la houlette du parquet de Paris, avait été ouverte en octobre 2015 à la suite du témoignage d'un proche des disparus. La Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et Obeida Dabbagh, frère et oncle des victimes, avaient ensuite déposé plainte contre X lundi.

"Une première européenne"

Mazzen Dabbagh, 57 ans, et son fils Patrick, 22 ans, ont été arrêtés en novembre 2013 par des officiers déclarant appartenir aux puissants et redoutés services de renseignement de l'armée de l'air syrienne, selon les plaignants. Transférés à la prison d'Al-Mezzeh, dénoncée comme un centre de torture du régime, ils n'ont jamais redonné signe de vie. La justice française s'est déclarée compétente car les deux disparus ont la double nationalité franco-syrienne.

De nombreuses enquêtes visant le régime syrien sont menées en Europe, notamment en Allemagne, aux Pays-Bas au Royaume-Uni et en France, mais aucune n'avait jusque-là abouti à la désignation d'un juge d'instruction. "C'est une première européenne. Nous passons à un autre niveau : des charges pourront enfin être retenues et des responsabilités pénales établies", s'est félicitée Clémence Bectarte, avocate et coordinatrice du groupe d'action judiciaire de la FIDH.

Patrick Dabbah, étudiant à la faculté de lettres et sciences humaines de Damas, et son père Mazzen, conseiller principal d'éducation à l'Ecole française de Damas, "n'avaient jamais été impliqués dans des mouvements de contestation contre le régime de Bachar Al-Assad", assure la FIDH qui ne s'explique pas les raisons de leur arrestation. "Le conflit syrien est particulièrement bien documenté et les personnes qui ont enlevé Mazzen et Patrick Dabbah sont connues. Nous espérons qu'un jour elles seront jugées en France", a dit Clémence Bectarte.

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