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Un rapport d'Amnesty accuse le Hamas de crimes de guerre à Gaza dans l'été 2014

L'ONG affirme que le groupe islamiste a profité de l'opération "Bordure protectrice" pour "régler ses comptes". 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Une roquette tirée d'Israël frappe la ville de Gaza, le 19 août 2014, pendant l'opération Bordure protectrice.  (SUHAIB SALEM / REUTERS)

Le groupe islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, s'est servi du conflit avec Israël en juillet-août 2014 pour "régler ses comptes" avec ses rivaux palestiniens. C'est ce qu'affirme un rapport (en anglais) d'Amnesty International publié mercredi 27 mai. L'organisation accuse le Hamas d'avoir exécuté au moins 23 personnes dans ce qui pourrait s'apparenter à des crimes de guerre. 

Le document dénonce ainsi "une campagne brutale [de la part du Hamas] d'enlèvements, de torture et de crimes contre des Palestiniens accusés de 'collaborer' avec Israël". En mars, Amnesty avait déjà accusé des groupes armés palestiniens de crime de guerre pendant le conflit.

Des crimes "ordonnés ou approuvés par les autorités"

"Il est absolument épouvantable que, tandis que les forces israéliennes infligeaient des pertes humaines et matérielles massives au peuple de Gaza, les forces du Hamas en aient profité pour régler sans vergogne leurs comptes, menant une série d'assassinats et d'autres graves violations" des droits de l'homme, affirme le directeur d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Philip Luther. Pendant l'opération "Bordure protectrice", plus de 2 200 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils. Côté israélien, 73 personnes, dont 67 soldats, ont péri.

Selon le rapport paru mercredi, "les forces du Hamas ont aussi enlevé, torturé ou attaqué des membres du Fatah, leur principal rival politique à Gaza, dont d'anciens membres des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne". "Pas une seule personne n'a été reconnue responsable des crimes du Hamas contre les Palestiniens pendant le conflit de 2014, ce qui indique que ces crimes étaient soit ordonnés soit approuvés par les autorités", ajoute l'ONG.

Selon Philip Luther, le mouvement a "méprisé les règles les plus élémentaires du droit humanitaire international". Amnesty appelle l'Autorité palestinienne, basée à Ramallah (Cisjordanie), et le Hamas à "coopérer avec des mécanismes d'enquête internationaux indépendants et impartiaux", et à traduire les suspects en justice.

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