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Zimbabwe : "Ce n'est pas un coup d'Etat", assure l'armée après avoir pris le contrôle de la capitale

Dans une déclaration lue à la télévision, des officiers ont annoncé qu'ils menaient une opération pour éliminer les "criminels" qui entourent le président Robert Mugabe.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le général Sibusiso Moyo (à droite) lit une déclaration à la télévision, le 15 novembre 2017 à Harare (Zimbabwe). (REUTERS)

Que se passe-t-il à Harare ? Des officiers de l'armée du Zimbabwe ont annoncé être intervenus dans la nuit de mardi 14 à mercredi 15 novembre pour éliminer des "criminels" proches du président Robert Mugabe mais ont démenti toute tentative de coup d'Etat contre le maître absolu du pays depuis 1980. L'entrée en scène de l'armée intervient en pleine crise ouverte entre Robert Mugabe et le chef de l'armée après le limogeage, la semaine dernière, du vice-président du pays Emmerson Mnangagwa, longtemps présenté comme son dauphin.

Dans un message lu dans la nuit à la télévision nationale, le général Sibusiso Moyo a affirmé que l'armée n'avait pas mené de "coup d'Etat contre le gouvernement". "Nous ne faisons que viser les criminels qui l'entourent, a-t-il poursuivi, dès que notre mission sera accomplie, nous nous attendons à ce que la situation retourne à la normale." "Nous assurons à la nation que son excellence le président (...) et sa famille sont sains et saufs et que leur sécurité est garantie", a-t-il également ajouté.

Echanges de tirs et mouvement de chars

Des échanges de tirs nourris ont pourtant été entendus dans la nuit de mardi à mercredi près de la résidence privée de Robert Mugabe dans la capitale Harare, a rapporté sous couvert de l'anonymat à l'AFP un témoin, résident dans le quartier de Borrowdale. "Peu après 2 heures du matin (1 heure, heure de Paris), nous avons entendu environ 30 à 40 coups de feu tirés pendant trois à quatre minutes en provenance de sa maison", a-t-il affirmé. Mardi, un convoi de blindés avait été observé en mouvement près de la capitale, nourrissant les rumeurs d'un coup d'Etat militaire en préparation contre le président. Mercredi, des véhicules blindés barrent les accès au Parlement, au siège du parti au pouvoir, la Zanu-PF, et aux bureaux dans lesquels le chef de l'Etat réunit généralement ses ministres.

Ces mouvements de troupes interviennent alors que Robert Mugabe, 93 ans, est engagé dans un bras de fer sans précédent avec le chef de l'armée. Constantino Chiwenga a dénoncé lundi sa décision de limoger le vice-président Mnangagwa et prévenu que l'armée pourrait "intervenir" si cette "purge" ne cessait pas au sein du parti présidentiel. L'ancien vice-président, 75 ans, a été démis de ses fonctions et a fui le pays, après un bras de fer avec la Première dame, Grace Mugabe, 52 ans. Figure controversée connue pour ses accès de colère, Grace Mugabe compte de nombreux opposants au sein du parti et du gouvernement. Avec ce limogeage, Grace Mugabe se retrouve en bonne position pour succéder à son époux.

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