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Circulation alternée en Ile-de-France : "Le plus difficile, c'est de changer les mentalités"

Paris et les 22 communes de la petite couronne ont mis en place mardi la circulation alternée en raison d'un pic de pollution. Mais le plus difficile est de changer les habitudes de façon définitive, estime le docteur Gilles Dixsaut sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Gilles Dixsaut, médecin et président du comité francilien contre les maladies respiratoires, le 6 décembre 2016. (FRANCEINFO)

Pour la quatrième fois en 20 ans, Paris et les 22 communes de la petite couronne d'Île-de-France ont mis en place, mardi 6 décembre, la circulation alternée en raison du pic de pollution. Seuls les véhicules dont le numéro sur la plaque d'immatriculation est pair sont autorisés à circuler.

Gilles Dixsaut, médecin et président du comité francilien contre les maladies respiratoires, a estimé sur franceinfo que la circulation alternée est une mesure utile mais qu'il faudrait changer les mentalités sur le long terme.

franceinfo : la journée de circulation alternée sert-elle avant tout à sensibiliser ou à agir ?

Gilles Dixsaut : Elle a un aspect symbolique, mais aussi informatif, à la fois pour le public et pour les pouvoirs publics. La diminution de circulation conduit à une diminution des polluants, des particules ou des oxydes d’azote de l’ordre de 15% à 20% au cours de la journée. Mais le vrai problème, c’est la pollution de fond, c’est-à-dire la pollution que nous respirons tous les jours, tout au long de l’année. Cela veut dire que les pics de pollution ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt. Cela sert à nous montrer que Paris peut vivre avec 30% du trafic en moins.

L'habitacle de la voiture ne serait-il pas l'endroit le plus pollué sur la route ?

C'est le cas, parce que la prise d’air de votre véhicule qui alimente votre air intérieur est à peu près au niveau du pot d’échappement qui nous précède, donc vous respirez ce qui sort des pots d’échappement des voitures qui sont devant. Nous sommes finalement moins exposés quand on est en scooter ou à vélo parce qu'on est à l’air libre. 

Le problème de la pollution est-il pris au sérieux ?

Changer les mentalités et les comportements est quelque chose de difficile. C’est la même chose pour les changements climatiques. Or, il faut que l’on change nos modes de vie, même de façon marginale. Faire un kilomètre à pied au lieu de le faire en voiture, pour beaucoup de gens c’est un changement de mentalité, alors que c’est très simple à faire.

Il y a 2 500 décès par an dus aux maladies respiratoires. Sont-ils directement liés à la pollution ?

Ce sont des décès prématurés liés à la pollution. C’est un effet supplémentaire qui vient s’ajouter à d’autres pathologies, d’autres pollutions. 

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