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COP21 : pourquoi l'accord sur le climat tarde à être mis en œuvre

François Hollande a exhorté mardi la communauté internationale à ratifier d'ici la fin de l'année l'accord de Paris sur le climat, adopté en décembre 2015.

Article rédigé par franceinfo
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Des manifestants demandent des mesures concrètes contre le changement climatique, à Manchester (Royaume-Uni), le 8 mai 2016. (JONATHAN NICHOLSON / NURPHOTO)

La cérémonie était émouvante, avec Leonardo DiCaprio en guest star. Réunis au siège de l'ONU, à New York, 175 chefs d'Etat ou représentants ont signé, vendredi 22 avril, l'accord international destiné à ralentir le réchauffement de la planète. Accord qui avait été adopté lors de la conférence de Paris sur le climat, en décembre 2015.

Oui, mais… signer n'est pas ratifier. Mardi 30 août, François Hollande a exhorté la communauté internationale à passer des "promesses aux actes" et à ratifier le texte d'ici la fin de l'année. Ce qui est loin d'être acquis, selon l'ex-président de la COP21, Laurent Fabius. Pourquoi cet accord n'avance-t-il pas ?

Parce que seuls quelques pays l'ont ratifié…

Dans une tribune publiée par Le Monde, mardi 30 août, Laurent Fabius se dit "inquiet" face à la lenteur de la mise en œuvre de l'accord de Paris qui, pour entrer en vigueur à compter de 2020, doit être ratifié par au moins 55 Etats représentant plus de 55% des émissions de gaz à effet de serre. Or, selon le président du Conseil constitutionnel, "nous en sommes à moins de 2% !"

Seuls une vingtaine de pays, représentant 1,08% des émissions de gaz à effet de serre, l'ont pour l'heure ratifié, selon le site des Nations unies consacré au sujet. Il s'agit en grande majorité de petits Etats insulaires qui ont tout à craindre d'une montée des eaux, mais jouent un faible rôle dans le réchauffement de la planète.

En voici la liste, éloquente : les Bahamas, la Barbade, le Belize, les îles Fidji, la Grenade, le Guyana, les Maldives, les îles Marshall, l'île Maurice, la République de Nauru, les Palaos, les Samoa, les Seychelles, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, les Tuvalu… auxquels s'ajoutent la Palestine, le Cameroun, la Corée du Nord, la Norvège, le Pérou et la Somalie. 

… mais pas les plus gros pollueurs…

Parmi "les difficultés majeures", souligne encore Laurent Fabius, figure la non-ratification du texte par les cinq premiers émetteurs mondiaux de CO2 : la Chine, les Etats-Unis, l'Union européenne, l'Inde et la Russie.

"Des promesses sont données mais le fait est qu'aujourd'hui ni la Chine, ni les Etats-Unis, ni l'Union européenne, ni l'Inde, ni la Russie – les cinq premiers émetteurs mondiaux de CO2 – n'ont encore franchi le pas", écrit le président du Conseil constitutionnel. "Il est vital, au sens propre, qu'ils le fassent, et vite." 

La Chine et les Etats-Unis, les deux premiers pollueurs de la planète, ont annoncé leur intention de ratifier l'accord d'ici la fin de l'année. Le feront-ils ? Difficile à dire. En novembre, les Américains éliront le successeur de Barack Obama. Et l'un des candidats, le républicain Donald Trump, a d'ores et déjà promis, s'il est élu, d'enterrer l'accord de Paris sur le climat.

… dont l'Union européenne

L'Union européenne n'a pas davantage ratifié l'accord. Certes, la France l'a fait (le Parlement a approuvé le texte en juin, et François Hollande a signé en août le décret). Mais, explique Le Figaro, "tant que chaque pays et le Parlement européen n'auront pas approuvé le texte, la voix de la France ne sera pas comptabilisée parmi les pays qui ont ratifié l'accord sur le climat".

En effet, précise le journal, la pratique veut que le dépôt pour ratification auprès des Nations unies "s'effectue de manière conjointe par l'Union européenne et ses 28 membres". L'effort de réduction de 40% des émissions des 28 d'ici à 2030 (par rapport à 1990) doit être réparti entre les différents Etats membres, mais il y a, au sein même de l'Union européenne, de sérieuses réticences : "La Pologne, en particulier, ne veut pas prendre d'engagement contraignant, que ce soit au niveau européen ou international", poursuit Le Figaro.

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