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Merkel durcit le ton : "La médiocrité ne doit pas devenir l'étalon" en Europe

BERLIN - "C'est n'importe quoi" d'opposer croissance et rigueur budgétaire, selon la chancelière allemande, qui a vertement répliqué aux déclarations du président et du Premier ministre français. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La chancelière allemande, Angela Merkel, donne une conférence de presse à la Chancellerie, à Berlin (Allemagne), le 8 juin 2012. (MARKUS SCHREIBER / AP / SIPA)

Lentement mais sûrement, les relations se crispent entre la France et l'Allemagne, à l'approche du sommet européen des 28 et 29 juin, à Bruxelles. La chancelière allemande, Angela Merkel, a déploré vendredi 15 juin un "manque de confiance entre les acteurs" de la zone euro et estimé que la discussion opposant "croissance et rigueur budgétaire" était "un faux débat". 

"C'est n'importe quoi" d'opposer ces concepts, a-t-elle dit à Berlin, devant la fédération des entreprises familiales allemandes, martelant que l'Allemagne "ne se laisserait pas convaincre par des solutions rapides comme les euro-obligations", prônées notamment par François Hollande

"Le danger des propositions précipitées de mutualisation" de la dette (euro-obligations ou eurobonds) est d'occulter les divergences de puissance économique entre les pays en nivelant les taux d'emprunt des Etats, a-t-elle averti. "Celui qui occulte cela finit dans la médiocrité. Et la médiocrité ne doit pas devenir l'étalon" en zone euro, s'est emportée Angela Merkel, très applaudie.

La chancelière allemande a égratigné au passage la France, appelant à observer "l'évolution du coût du travail en France et en Allemagne". Le futur de l'Europe "se décide dans ces prochains mois, dans cette année", a conclu Angela Merkel.

Entre amis, il faut pouvoir "se dire les choses"

Vendredi matin, sur Europe 1, Jean-Marc Ayrault avait tenté de calmer le jeu en déclarant que la France et l'Allemagne devaient trouver "main dans la main une solution pour sortir l'Europe de la crise".

Quelques heures plus tard, en déplacement à Nantes (Loire-Atlantique), le Premier ministre a estimé qu'entre "amis", il fallait pouvoir "se dire les choses". "Avec respect, mais avec sincérité, et avec un objectif, c'est de trouver ensemble la solution", a-t-il ajouté.

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