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Lassé, Jean-Luc Mélenchon a "besoin de bayer aux corneilles"

Dans une interview accordée au site Hexagones, le coprésident du Parti de gauche explique qu'il souhaite prendre du recul dans son action politique. 

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, en campagne lors des municipales à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 20 mars 2014.  (CITIZENSIDE / JEAN FRANÇOIS GIL / AFP)

Ce n'est pas un adieu à la politique, mais Jean-Luc Mélenchon ne veut "plus continuer comme cela".  Dans une interview accordée au site Hexagones (pour abonnés), le leader du Parti de gauche annonce qu'il veut prendre du champ, sans se mettre en retrait mais en s'utilisant "autrement", explique-t-il. "A un moment, il faut s’arrêter de courir. Parce que si on court tout le temps, on va finir par se mettre dans le vide. Et là, j’ai besoin de dormir, de ne rien faire, de bayer aux corneilles", affirme-t-il.

"J’ai fait mon temps à organiser la vie d’un parti, souffle l'ancien candidat à la présidentielle. J’essaie de cristalliser quelque chose qui existe en dehors de moi. J’ai besoin de temps, je ne peux plus continuer comme cela. J’aspire à ce que le niveau de pression sur moi baisse."

Le Front de gauche "étouffé" par les "vieilles traditions"

Dans cet entretien Jean-Luc Mélenchon apparait comme lassé par la tournure qu'a pris la campagne lors des élections municipales de mars, PCF et Parti de gauche ne parvenant pas à se mettre d'accord sur une stratégie commune. "Il y a deux lignes en quelque sorte, détaille-t-il. Celle qui est portée par la direction du Parti communiste, qui est plus institutionnelle, plus traditionnelle, où on continue à penser que la gauche est une réalité partiaire, organisée et qu’on peut rectifier le tir du Parti socialiste. Et puis, il y en a une autre qui pense que ça, c’est un monde qui est quasiment clos, qu’il faut construire et qu’on le fera progressivement à condition d’être autonome."

"Ce que je n’avais pas envisagé, c’est que cette force [le Front de gauche] puisse être étouffée par le poids du retour aux vieilles traditions partiaires, aux arrangements, aux accords électoraux", poursuit Jean-Luc Mélenchon. Et d'aboutir, selon lui, à "ce néant qu’a été l’élection municipale, qui a complètement décrédibilisé ce qu’était le Front de gauche, explosé entre ceux qui ne voulaient pas d’alliance avec le Parti socialiste et ceux qui se sont vautrés dans cette alliance".

Le Pen "va y arriver" en 2017

Désabusé, Jean-Luc Mélenchon ? Si "nous sommes en échec", il note que le Front national a, lui, su s'imposer dans le paysage politique. Au sujet de Marine Le Pen, sa rivale, il déplore : "Madame Le Pen récite des morceaux entiers de notre programme. Leur ligne, c’est d’occuper l’espace politique de la gauche. (…) Pourquoi elle va y arriver [en 2017] ? Parce que la société est en train de se vider de l’intérieur. Parce que la société est en train de se diriger vers le point 'qu’ils s’en aillent tous'. Et quand le point 'qu’ils s’en aillent tous' est atteint, tout saute en même temps." 

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