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Ce que l'on sait de la violente rixe en Corse qui a fait quatre blessés

Quatre personnes ont été blessées lors d'une "violente rixe", samedi soir à Sisco (Haute-Corse), à laquelle ont mis fin une centaine de policiers et gendarmes, selon le ministre de l'Intérieur. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Les forces de l'ordre tentent de sécuriser l'endroit où une rixe a éclaté à Sisco (Haute-Corse), le 13 août 2016.  (MAXPPP)

Quatre personnes ont été blessées lors d'une "violente rixe" entre deux groupes de jeunes dans la soirée du samedi 13 août à Sisco (Haute-Corse). Une centaine de policiers et gendarmes ont été mobilisés, explique le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Voici ce que l'on sait de ces incidents. 

Que s'est-il passé ?

La rixe, qui a eu lieu dans une crique, impliquait deux groupes de jeunes, dont des Corses résidant dans la commune de Sisco et d'autres d'origine maghrébine, selon plusieurs médias locaux. "Dans des circonstances et pour des motifs que l'enquête devra déterminer avec précision, une violente rixe a éclaté ce soir à Sisco (Haute-Corse) entre des riverains et un groupe d'une dizaine de personnes extérieures à la commune", a déclare Bernard Cazeneuve, dans un communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche.

"Quatre personnes blessées dont une femme enceinte ont été évacuées vers le centre hospitalier de Bastia. Leur pronostic vital n'est pas engagé. Trois véhicules ont été incendiés, provoquant de fortes perturbations de la circulation et un début de feu de végétation rapidement circonscrit", a précisé le ministre, condamnant ces violences et appelant au calme.

Selon France 3 Corse ViaStella, les jeunes ont été blessés à l'arme blanche et l'un des jeunes blessés se trouvait en état d'urgence vitale. Après l'altercation, une centaine d'habitants de Sisco se sont attroupés sur les lieux, provoquant d'importants mouvements de foule, et les véhicules incendiés appartenaient à l'un des groupes de jeunes.

Que sait-on des circonstances de la rixe ?

Une jeune fille mineure, témoin des affrontements, s'est exprimé dimanche matin, lors d'un rassemblement à Bastia. Elle  a indiqué que la rixe avait éclaté alors que plusieurs femmes qui se baignaient en burkini étaient prises en photo par des touristes. Des insultes ont été proférées par un groupe de jeunes gens d'origine maghrébine, selon la jeune témoin.

Plusieurs hommes plus âgés, d'origine maghrébine, sont alors arrivés, munis de hachettes, s'en prenant à un groupe de jeunes gens corses, âgés de 15 à 18 ans qui étaient sur la plage, selon ce témoignage. "Mon frère a été tabassé, il est choqué pour toujours", a déclaré l'une des manifestantes. Des parents des jeunes gens sont à leur tour intervenus et deux d'entre eux ont été blessés avec des harpons, a indiqué la jeune fille.

"Le ton est monté", "les gens du village sont descendus", a ajouté la jeune fille selon laquelle les pneus de plusieurs de leurs voitures ont été éclatés par des femmes d'origine maghrébine tandis que les villageois ont renversé une voiture et incendié deux autres véhicules appartenant aux personnes d'origine maghrébine. "Vous n'avez qu'à venir nous voir à Lupino", un quartier périphérique, populaire et métissé de Bastia, aurait lancé l'une de ces dernières.

Quelles sont les réactions ?

Dimanche, en fin de matinée, les manifestants ont été reçu à la préfecture de Bastia. A la sortie, dans une ambiance très tendue, la foule a crié "aux armes, on va monter parce qu'on est chez nous", des gens sont allés vers une des cités du quartier Lupino, dont les gendarmes mobiles bloquaient l'entrée. Le maire de Sisco, Ange Vivoni a lancé, à sa sortie de la préfecture, un appel au calme. "Vous pouvez monter, mais restez calme", a-t-il dit.

Le président du département de Haute-Corse François Orlandi a lancé "un appel au calme, à la responsabilité et à l'apaisement", rapporte France info. Il estime que "dans un contexte général très tendu, tout évènement peut prendre une dimension démesurée". "Il faut garder son sang-froid" et "ne pas céder à la violence", ajoute-t-il.

Dans un communiqué, les indépendantistes de Corsica Libera (le parti du président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni), a apporté "son soutien plein et entier à la population de Siscu", dans un communiqué. "Le peuple corse n'acceptera jamais certains comportements, contraires à toutes ses valeurs culturelles", ajoute le document. 

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