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Vidéo Le député Razzy Hammadi, pris dans une bagarre à Montreuil, évoque un coup monté

Des images montrent le député socialiste prendre part à une bagarre nocturne, dans sa circonscription. Il s'explique sur son compte Facebook.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le député socialiste Razzy Hammadi lance sa campagne pour l'élection municipale à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le 19 décembre 2013. (  MAXPPP)

La vidéo montre une altercation dans une rue de Montreuil (Seine-Saint-Denis). L'auteur des images publiées sur YouTube le 27 décembre affirme que l'homme au comportement violent qu'on y voit, portant un sweat à capuche marron, est Razzy Hammadi, député socialiste de Seine-Saint-Denis et candidat à la mairie de Montreuil. La vidéo circule rapidement sur Twitter, dimanche 19 janvier, et sur des sites d'extrême droite.

Lundi 20 janvier, l'élu est revenu sur la diffusion de cette vidéo. Il a reconnu qu'il s'agissait bien de lui et a expliqué avoir été "agressé" avec sa compagne. Il s'est interrogé sur la pertinence pour ses adversaires politiques de partager ces images alors qu'approchent les élections municipales. 

Le contenu de la vidéo

Dans une première partie, Razzy Hammadi crie "l'affaire est terminée, enculé de ta race" à un autre, au milieu d'un groupe agité. Il menace de "faire descendre toutes les cités de Montreuil" contre son interlocuteur, qu'il insulte à nouveau. Dans une deuxième partie, l'échange tourne à l'affrontement physique, mais la bagarre est rapidement dispersée, tandis que les insultes fusent toujours.

Les explications de l'élu

Dimanche, Razzy Hammadi, contacté par francetv info, a refusé de commenter les images, avant de réagir sur sa page Facebook. "Cette scène s'est déroulée il y a plus de 6 mois aux abords d'un événement culturel qui se tenait à Montreuil", explique-t-il, reconnaissant qu'il s'agit bien de lui. "Personne ne peut comprendre ces images en dehors du contexte de violence et de peur dans lequel ma compagne, mes amis et moi-même étions. Pris à partie par une bande de voyous extérieurs à la ville", ajoute-t-il. "Seule la peur, pour ma compagne avant tout, m’a conduit à tenir ces propos. Cette agression a été signalée à la police qui s’est déplacée le soir même."

Lundi, il a indiqué "regretter les termes" mais avoir été "à ce moment-là un homme comme les autres".

Les réactions politiques 

Le Front national a demandé lundi dans un communiqué "l'exclusion de Razzy Hammadi" du PS. Le parti frontiste dénonce "une vidéo particulièrement choquante" et décrit "une attitude particulièrement agressive mêlant violence verbale et violence physique (...) Une telle indignité, une telle absence de maîtrise comportementale, doivent être très clairement sanctionnées par le Parti socialiste", ajoute le parti d'extrême droite.

Qualifié de "racaille" par ses opposants qui partagent la vidéo sur les réseaux sociaux, Razzy Hammadi a en revanche trouvé le soutien d'au moins un député EELV. Dimanche, François-Michel Lambert, élu des Bouches-du-Rhône, a établi un parallèle avec le célèbre "Casse-toi pauv' con", lancé par Nicolas Sarkozy.

Le soupçon d'une opération politique

Candidat aux municipales, Razzi Hammadi a jugé, lundi, qu'il n'y avait "pas de grand hasard" au fait que la vidéo filmée il y a plusieurs mois soit diffusée en ce début d'année. "On se demande si les choses n'avaient pas été préparées à l'avance (...) C'est évidemment relié [à sa candidature aux municipales] quand je vois qui relaie", a-t-il ajouté.

David Assouline, porte-parole du PS, s'est également étonné lundi lors de son point de presse hebdomadaire que cette vidéo soit apparue ce week-end. Il s'agit de "quelque chose qui relève d'un procédé tout à fait dégradant. Cela circule d'abord sur les réseaux d'extrême droite alors que Razzy Hammadi était victime, avec son épouse et ses amis, d'une agression. Dans la peur que cela peut susciter, la réaction émotive, directe, notamment parce que les insultes et la violence physique étaient là, des mots non maîtrisés ont été prononcés et audibles", a commenté David Assouline. "C'est absolument détestable de mettre ça en exergue pour qualifier ou disqualifier un candidat au moment d'une élection. Que ces méthodes cessent vite parce que ce n'est pas comme cela que la campagne pourra intéresser les Français", a-t-il ajouté.

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