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Vidéo Quand Dominique de Villepin s'opposait à la "guerre" contre l'Etat islamique

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Article rédigé par franceinfo
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En septembre 2014, l'ancien Premier ministre expliquait qu'il récuse l'idée de faire la "guerre" aux terroristes. Des déclarations partagées en masse depuis les attentats de vendredi.

"La guerre contre le terrorisme ne peut pas être gagnée." Les déclarations de Dominique de Villepin, sur le plateau de "Ce soir (ou jamais !)" sur France 2, datent du 26 septembre 2014 mais elles sont beaucoup relayées sur les réseaux sociaux après les attentats de Paris, vendredi 13 novembre. 

L'ancien Premier ministre s'exprimait sur le groupement Etat islamique (EI) après la décapitation du Français Hervé Gourdel en Algérie, un acte revendiqué par l'EI. Dominique de Villepin explique son opposition à la "guerre" contre l'EI. "L'échec est annoncé parce que le terrorisme est une main invisible, mutante, changeante, opportuniste. On ne se bat pas contre une main invisible avec les armes de la guerre. Il faut être capable d'employer la force de l'esprit, la ruse, les moyens de la paix pour désolidariser des forces qui s'agglutinent autour de ces forces terroristes", déclare l'ex-ministre des Affaires étrangères. "Tout ce que nous savons de ce type de guerre menée depuis l'Afghanistan a conduit à l'échec."

"Nous avons nous-même en grande partie enfanté l’Etat islamique"

"Ayons conscience que nous avons nous-même en grande partie enfanté l’Etat islamique. Nous nous sommes enfermés dans un cercle vicieux", ajoute aussi Dominique de Villepin. "Il y a un cercle vicieux dans lequel nous nous sommes enfermés. Non seulement c'est inefficace, mais c'est dangereux parce que cette région du Moyen-Orient est traversé de crises, de blessures. Il est en profonde crise de modernisation", poursuit l'ancien chef de gouvernement de Jacques Chirac. Une analyse que Dominique de Villepin a répété dimanche 15 novembre. "On ne fait pas la guerre aux terroristes", "parce que je ne veux pas faire le jeu de l'ennemi", a-t-il affirmé. 

"Le piège qui nous est tendu c'est l'idée que nous devons faire la guerre", a-t-il prévenu lors du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI. "Une guerre ce sont deux Etats et deux armées qui se confrontent", a-t-il justifié et "nous légitimons à travers cette idée de guerre qu'ils sont en guerre, qu'ils ont des objectifs de guerre". "Cette approche n'est pas la bonne."

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