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Carte Plus d'une cinquantaine d'actes antimusulmans en France depuis l'attentat à "Charlie Hebdo"

La communauté musulmane s'inquiète des "amalgames" entre l'islam et les terroristes. Francetv info a compilé sur une carte les actes racistes ou islamophobes recensés, lundi matin, par l'AFP depuis l'attaque du journal satirique.

Article rédigé par Mathieu Dehlinger, Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La carte de France des actes islamophobes commis depuis l'attentat du 7 janvier 2015. (  FRANCETV INFO )

Plus d'une cinquantaine d'actes antimusulmans ont été dénombrés en France depuis l'attentat à Charlie Hebdo, annonce lundi 12 janvier, le Conseil français du culte musulman (CFCM).

Selon le président de l'Observatoire contre l'islamophobie du CFCM, citant des chiffres du ministère de l'Intérieur, il y a eu 21 actions (tirs, grenades lancées...) et 33 menaces (lettres, insultes, etc.). Ce décompte ne concerne pas Paris et sa petite couronne, et ne comprend pas le début d'incendie survenu dimanche soir sur le site de la mosquée en construction de Poitiers, a précisé le responsable musulman, qui se dit "scandalisé" par ces chiffres, "du jamais-vu" en moins d'une semaine. Francetv info a compilé sur une carte les actes racistes ou islamophobes déjà recensés par l'AFP, lundi matin.

Ni "amalgame", ni "surenchère". Après trois jours d'horreur, vendredi 9 janvier, François Hollande avait appelé les Français à l'union, sans distinction de religion. "Ces fanatiques, ces illuminés n'ont rien à voir avec la religion musulmane", avait martelé le président de la République, évoquant les cas des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly.

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Inscriptions racistes, impacts de balles...

Mais depuis l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, de nombreuses mosquées ont été prises pour cible, sans néanmoins subir de gros dégâts. Visés par des tags racistes ou islamophobes, comme à Béthune (Pas-de-Calais), où l'inscription "dehors les Arabes" était visible sur une palissade d'un lieu de culte en construction. A Corte (Haute-Corse), une tête de porc et des viscères ont été découverts, accrochés à la porte d'une salle de prière musulmane.

A ces dégradations s'ajoutent d'autres menaces, avec des impacts de balles relevés sur certains lieux de culte. Quatre coups de feu ont ainsi été tirés jeudi, au lendemain de l'attaque contre Charlie Hebdo, sur la façade d'une mosquée de Saint-Juéry (Tarn), petite commune de 7 000 habitants proche d'Albi.

"Les musulmans sont pris dans un piège"

Depuis les attentats, les représentants de la communauté musulmane font part de leur inquiétude. "Les musulmans sont pris dans un piège, entre ceux qui tuent au nom de l'islam et des extrémistes qui veulent se défouler sur les musulmans et déversent sur eux leurs discours stigmatisants", explique Abdallah Zekri, président de l'Observatoire contre l'islamophobie au Conseil français du culte musulman (CFCM), à l'AFP.

Les musulmans n'ont pourtant pas été épargnés par les attentats. Le fondateur du site Al Kanz, très influent dans la blogosphère islamique, rappelle ainsi la mort d'Ahmed Merabet, le policier tué à bout pourtant devant les locaux de la rédaction de Charlie Hebdo. Comme François Hollande, sa famille avait mis en garde contre les "amalgames" : "Brûler des mosquées ou des synagogues, expliquait le frère d'Ahmed Merabet, ne nous rendra pas nos morts."

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