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Jean-Luc Godard : "Hollande devrait nommer Marine Le Pen Premier ministre"

"J'espérais que le Front national arriverait en tête", déclare le cinéaste dans une interview au "Monde", "pour que ça bouge un peu".

Article rédigé par franceinfo
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Le cinéaste Jean-Luc Godard, en juin 2010, lors d'un débat à Paris. (MIGUEL MEDINA / AFP)

La dernière sortie du cinéaste risque d'interloquer ses admirateurs. Dans une interview au Monde, mardi 10 juin, Jean-Luc Godard revient sur le résultat des élections européennes, remportées par le FN, et lâche : "J'espérais que le Front national arriverait en tête. Je trouve que Hollande devrait nommer – je l'avais dit à France Inter, mais ils l'ont supprimé – Marine Le Pen premier ministre."

Interrogé par le journal sur les raisons de cette prise de position, le réalisateur répond : "Pour que ça bouge un peu. Pour qu'on fasse semblant de bouger, si on ne bouge pas vraiment. Ce qui est mieux que de faire semblant de ne rien faire (rires)".

"Jean-Marie Le Pen avait demandé que je sois viré de France"

Jean-Luc Godard continue son propos en rappelant que "le Front national avait deux sièges au Conseil national de la Résistance. A l'époque, c'était une organisation paracommuniste. N'empêche qu'elle s'appelait Front national…" 

L'organisation en question n'avait rien à voir avec le Front national actuel, créé en 1972 par Jean-Marie Le Pen. "Ce n'est qu'une synonymie…", font d'ailleurs remarquer les intervieweurs du Monde. Mais Jean-Luc Godard n'en démord pas : "Non. Si on dit que ce n'est qu'une synonymie, on reste dans les mots, pas dans les faits. C'est un fait. Vu l'importance de la nomination, et de nommer, bien sûr, que c'est une synonymie… Le premier ministre du Luxembourg s'appelle Juncker. C'était aussi le nom d'un bombardier allemand [Junkers]"

A nouveau questionné sur les résultats des européennes dans plusieurs pays, qui ont offert de gros scores aux eurosceptiques, le cinéaste reconnaît qu'il n'est "pas pour eux". "Il y a longtemps, Jean-Marie Le Pen avait demandé que je sois viré de France. Mais j'ai juste envie que ça bouge un peu… Les grands vainqueurs, ce sont les abstentionnistes. J'en fais partie depuis longtemps", explique-t-il.

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