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La direction de "Libération" s'apprête à supprimer un tiers de ses effectifs

Le directeur du journal compte fermer 93 postes sur total de 250.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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La une de "Libération" du 8 février 2014 proclamait "Nous sommes un journal" pour dénoncer le plan des actionnaires visant à faire du quotidien un "réseau social". (PIERRE ANDRIEU / AFP)

La direction du quotidien Libération a annoncé, lundi 15 septembre, son intention de supprimer 93 postes dans le journal, entre CDI et CDD, sur un effectif de 250 personnes, dont 180 journalistes. A l'issue de cette réduction d'effectifs massive, la plus importante jamais envisagée dans le journal, la direction veut aboutir à une rédaction unifiée entre papier et web de 130 journalistes, a précisé dans une tribune le directeur de la publication, Laurent Joffrin. Cela laisse entendre qu'une cinquantaine de postes seront supprimés dans la rédaction.

Contenus payants

Une clause de cession - c'est-à-dire un plan de départs volontaires - est déjà ouverte dans le journal depuis le 1er août, mais jusqu'ici une douzaine de personnes seulement se sont portées volontaires.

Laurent Joffrin a annoncé quatre projets pour le journal : outre un renouvellement du site Libération.fr avec une rédaction unifiée, il envisage une diffusion en ligne de tous les contenus de Libération, de façon payante. Il a également évoqué un "profond renouvellement" du quotidien papier avec une nouvelle formule au premier semestre 2015, mais également des "activités nouvelles" en relançant les forums, en créant des suppléments et en transformant le mensuel Next.

"Une transformation complète de notre entreprise"

"Cette réduction doit nous conduire à une exploitation bénéficiaire à la fin de 2015. L'indépendance du journal est à ce prix", écrit Laurent Joffrin. "Cette diminution du nombre des salariés a été calculée de manière à nous donner les moyens de poursuivre notre tâche dans ces conditions réalistes. Une fois effectuée, elle sera aussi l'occasion d'un nouveau départ, fondé sur une transformation complète de notre entreprise", conclut-il.

Au bord de la faillite, Libération a été renfloué fin juillet à hauteur de 18 millions d'euros, apportés principalement par le milliardaire Patrick Drahi, patron du groupe Altice (Numericable, SFR).

Le quotidien a vu ses ventes diminuer de 13%, perdant plus d'un million d'euros en 2013. Le projet des actionnaires est de faire du journal "un réseau social, créateur de contenus monétisables sur une large palette de supports multimédias". Ce plan avait provoqué une crise au sein du quotidien au printemps. Les salariés avaient dénoncé une atteinte à l'identité du journal, lançant un mouvement baptisé "Nous sommes un journal".

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