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Hollande multiplie les annonces à La Réunion, frappée par un chômage massif

A La Réunion, près de 30% de la population active (et 60% des jeunes) n'a pas d'emploi. Le président de la République, en visite sur l'île, a dévoilé une palette de mesures pour tenter de redresser la situation. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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François Hollande salué par la foule, à Saint-Joseph (La Réunion), le 21 août 2014.  (ALAIN JOCARD / AFP)

François Hollande a multiplié, jeudi 21 août, les annonces en faveur de l'économie et de l'emploi à La Réunion, qui garde le record du chômage le plus élevé de France. Près de 30% de la population active – et 60% des jeunes – sans emploi, 42% de la population sous le seuil de pauvreté en 2010 : des chiffres "rudes", a reconnu le président dès son arrivée de bon matin sur l'aéroport de Saint-Pierre Pierrefonds.

S'il n'est pas nécessaire, selon lui, d'"inventer des politiques différentes" pour La Réunion, il "faut néanmoins faire plus et davantage compte tenu de la spécificité" de l'île. Et s'il n'est pas question de "mendicité" ou de "distribuer des aides", les Réunionnais sont légitimement en quête de "droits", a-t-il estimé.

Un peu comme en métropole où sa cote de confiance est au plus bas, François Hollande affronte la désillusion des Réunionnais. En témoigne l'édition spéciale d'une centaine de pages publiée à l'occasion de sa visite par le Journal de l'île de la Réunion. Le quotidien a rassemblé des dizaines de lettres d'habitants, qui avaient voté à plus de 70% pour lui en 2012, et, qui l'interpellent sur l'emploi, la précarité, le logement, l'école ou même les requins dont les attaques sur les surfeurs pèsent sur l'activité touristique.

 

Le chef de l'Etat n'en a pas moins été reçu chaleureusement par la population de Saint-Joseph, dans le sud de l'île, venue en nombre pour un bain de foule d'une vingtaine de minutes ponctué d'embrassades, de mots d'encouragement et d'autographes, dans une rue pavoisée comme un 14-Juillet. 

Des mesures adaptées pour La Réunion

François Hollande a dévoilé un catalogue d'une trentaine de mesures. Parmi elles, l'"adaptation" du pacte de responsabilité, pierre angulaire de la politique économique du gouvernement qui sera rendu plus favorable pour les entreprises des départements d'Outre-mer. Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) y sera porté à 9%, contre 6% en métropole.

Un coup de pouce sera donné aux "emplois d'avenir" offerts aux jeunes sans qualification, dont les employeurs réunionnais, collectivités locales ou associations, n'auront plus à financer que 10% de la charge, contre 25% en métropole. Un financement "plus favorable à La Réunion que partout ailleurs", a fait valoir François Hollande. Quant à la filière sucrière, menacée par la suppression de quotas en 2017 sous la pression de l'Organisation mondiale du commerce, il s'agit d'un "enjeu national" selon le chef de l'Etat qui a visité l'usine de sucre de canne ultra-moderne de Bois-Rouge. Une convention "particulièrement originale" doit permettre de "pérenniser" cette filière par "une aide de l'Etat et de l'Europe", a-t-il spécifié.

Direction Mayotte, puis Les Comores

François Hollande a répondu à d'autres revendications propres à l'Outre-mer et à La Réunion. Lors d'une rencontre avec des jeunes qui lui faisaient part de leurs difficultés à accéder à l'emploi local et aux postes de responsabilité dans l'administration, il a annoncé la création d'une classe préparatoire aux concours administratifs, inédite, parmi une dizaine d'autres mesures allant dans le même sens. A un gardien de la paix affecté en métropole qui l'interpellait sur sa situation et celle de ses collègues réunionnais qui n'obtiennent bien souvent leur retour sur l'île qu'après vingt-cinq ans de service, il a promis qu'un nouveau critère viendrait prochainement faciliter ce retour, appelé les "intérêts matériels et moraux".

Le chef de l'Etat doit poser la première pierre de l'extension du principal port de La Réunion, au carrefour stratégique des lignes maritimes vers l'Asie, l'Afrique, l'Europe et l'Amérique du Sud. Après un discours dans la soirée devant les élus et un petit-déjeuner avec des chefs d'entreprise vendredi matin, il s'envolera pour Mayotte, le plus jeune département de France. Samedi, François Hollande achèvera cette tournée dans l'océan Indien par une étape à Moroni, capitale des Comores, où il effectuera la première visite d'un président français depuis François Mitterrand en 1990.

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