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Mort de Pierre Bouteiller, "quelqu'un qui ne vivait que pour la radio"

Pierre Bouteiller, homme de radio et passionné de jazz, est décédé vendredi. Jérome Garcin, son successeur à la présentation de l'émission Le Masque et la Plume, sur France Inter, revient sur le parcours de celui qui a également été directeur des programmes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pierre Bouteiller dans les locaux de la radio TSF Jazz en 2006. (MAXPPP)

Pierre Bouteiller est mort dans la nuit du 9 au 10 mars. Il avait à 82 ans. Grande figure de la radio et de la télévision, il a passé la plus grande partie de sa carrière à Radio France, notamment à la présentation de l'émission Le Masque et la Plume sur France Inter. En 1989, Jérôme Garcin lui a succédé. C'était "un très grand homme de radio" et "quelqu'un qui ne vivait que pour la radio", a-t-il témoigné vendredi sur franceinfo.

franceinfo : Qu'avez-vous appris de Pierre Bouteiller ?

Jérôme Garcin : J'ai appris de lui ce que tout le monde peut apprendre d'un très grand homme de radio. Sa voix était un peu une voix de crooner, à la fois passionnée et en même temps désabusée. C'était ça la marque de Bouteiller. Il avait ce don d'improviser. Il arrivait au studio Charles Trenet et commençait l'émission sans notes. C'est quelqu'un qui tenait tout un Masque et la Plume sans avoir quasiment préparé l'émission tellement il était doué naturellement pour animer, pour glisser des calembours, parfois des vacheries. C'était quelqu'un qui était capable d'une causticité pas si courante à l'époque à l'antenne et d'ailleurs qu'il a lui-même propagée quand il a été directeur des programmes de France Inter.

Quel directeur des programmes était-il ?

C'est un homme qui vivait à la radio. Une chose que personne d'entre nous ne peut imaginer aujourd'hui. Il était là aux aurores et repartait le plus tard possible. S'il avait pu y avoir un lit dans son bureau, il y aurait couché. C'est quelqu'un qui ne vivait que pour la radio. Il était plus doué que n'importe qui pour ça, mais il n'y avait pas de vacances, pas d'été avec lui, il fallait qu'il ait une tribune, un micro. Quand il était directeur des programmes, on passait, on ouvrait la porte, il était toujours là, toujours pour raconter une indiscrétion, sortir une petite pique, et en même temps inonder les programmes de ce qu'il aimait, c'est-à-dire cette insolence qui a été pendant très longtemps, et qui l'est encore aujourd'hui je crois, la marque d'Inter.

Il était passionné de radio mais aussi de jazz ? 

Il était fou de jazz mais il était fou de toutes les musiques. C'est lui qui a inauguré Le Masque et la Plume au Festival lyrique d'Aix-en-Provence. Il aimait le jazz, mais il aimait Mozart, il aimait les opéras et il aimait aussi la variété. C'était quelqu'un qui avait l'esprit musical très ouvert et qui a fait une seule erreur à mon avis, c'est qu'il aimait tellement la musique qu'il a voulu l'ajouter aux disciplines traditionnelles du Masque et la Plume. Il a voulu ajouter la variété au cinéma, au théâtre et aux livres. Il a fait pendant un automne un Masque et la Plume "chanson" qui a été évidemment un bide parce que, je pense, il ne se prêtait pas vraiment à l'émission.

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