À Dunkerque, le carnaval est inévitable. Lors des premiers jours des festivités, la foule attend que les harengs fumés soient jetés des fenêtres de la mairie. "C'est l'objectif de l'année, on l'a eu", lance un homme avec son poisson à la main. 450 kilos de harengs sont jetés sous une pluie battante qui ne refroidit pas les carnavaliers. L'attraper est une mission et le manger est la récompense. "La crème, c'est trop bon, c'est le meilleur", indique un Dunkerquois déguisé en croquant dans son butin. Une fête intergénérationnelleÉtalé sur deux mois, le carnaval parade à Dunkerque et dans les villages alentour. Le coup d'envoi des festivités, c'était le bal du chat noir il y a deux semaines, que pilotait Pascal Bonne. "C'est un vrai bordel, mais un bordel organisé", expliquait le tambour major, le chef d'orchestre de la soirée. 10 000 personnes se massent chaque année pour ce bal inaugural, dont Marcelle, Isabelle et Florine, carnavaleuses de grand-mère en petite-fille qui partagent une même passion et le même déguisement. "Cela fait partie de notre vie, et dès qu'on sait qu'on va se préparer, tout de suite, y'a une émotion qui arrive, qui nous déborde", indique Florine. Ce que corrobore, Marcelle, sa grand-mère : "moi ça me prend la gorge. Je pleure, je peux vous dire qu'on pleure." "C'est ma fierté de pouvoir partager avec eux. (...) Mais y'a des choses qui me manquent : mon biberon de vin", ajoute la mamie déguisée en bébé.